Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.117

16 dec 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il a fait peu d’excursions dans la politique, car par son oeuvre il veut faire plus de bien. Puisqu’on ne veut pas de lui pour supérieur des Religieuses de l’Assomption, que le vicaire général de Paris désigne celui-ci. – Affaires des actions d’Espagne.

Informations générales
  • T1-117
  • 106
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.117
  • Orig.ms. ACR AD 801;D'A., T.D. 21, n. 58,p.41.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 GESTION FINANCIERE
    1 POLITIQUE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 MARIE-CHRISTINE DE BOURBON-SICILE
    3 ESPAGNE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 16 décembre 1851.
  • 16 dec 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Je vous remercie de votre bonne intention et de ce que vous voulez bien me tirer du monde extérieur des affaires, pour m’attirer à un monde préférable, en effet. Vous n’y aurez pas grande peine, car j’ai peu fait d’excursions dans la politique et je me renferme de plus en plus dans l’ordre d’action que Dieu semble vouloir que j’exerce. J’y trouve énormément à faire et je m’en tiens là. Je crois utile, sans doute, de regarder ce qui se passe autour de soi pour faire prier avec plus de ferveur pour la France et l’Eglise, mais le bien que nous pouvons faire étant bien plus grand par les bonnes oeuvres, — et celle entre autres à laquelle nous nous sommes livrés, — que par la politique, je pense qu’il faut donner son coeur à Dieu et aller en avant, laissant les combinaisons aux habiles et à ceux qui ont mission spéciale pour les ourdir[1].

Je croirais très imprudent à moi d’écrire à M. Buquet; il vaut bien mieux que vous alliez le voir. Voilà la raison. Puisqu’on ne veut pas de moi, il ne faut pas que mon action se fasse sentir le moins du monde dans le choix du supérieur. Nous aurons plus tard bien plus de facilité pour arranger toutes choses, il me le semble du moins, d’autant plus que M. Buquet, occupé comme il le sera, nous laissera toute liberté.

Nîmes est parfaitement tranquille. Adieu, ma chère fille. J’ai de la besogne par dessus les yeux, mais croyez bien que je ferai ce qui dépendra de moi pour ne pas vous laisser dans vos tristesses.

Je me suis occupé de l’affaire d’Espagne. On nous offre d’écrire à une ancienne dame d’honneur de Christine et à une ou deux autres personnes de cette condition, qui pourraient donner officieusement l’avis que, si on ne paye pas, on rendra publique la pièce. Je n’ai pas voulu faire employer ce moyen avant de vous consulter. Est-ce que le Président ne pourrait pas faire agir avec la position qu’il prend? Peut-être pour lui parler faudrait-il attendre un mois ou deux.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. L'enthousiasme politique de 1848 vire au désenchantement.