Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.119

18 dec 1851 Nîmes, ESCURES Comtesse

Que dans l’heure passée à l’église, il y ait une demi-heure consacrée à la méditation. Sans renoncer à l’oeuvre à laquelle elle travaille, qu’elle se tienne sur ses gardes. – Autres recommandations spirituelles.

Informations générales
  • T1-119
  • 108
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.119
  • Orig.ms. ACR, AN 10; D'A., T.D. 38, n. 10, pp. 116-117.
Informations détaillées
  • 1 LIVRES
    1 ORAISON
    1 PENITENCES
    1 PRUDENCE
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le 18 décembre 1851.
  • 18 dec 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Ce que vous m’écrivez me porte à vous répondre tout de suite. Je vous prie de vous arranger pour que, dans l’heure que vous passez à l’église, il y ait une demi heure de méditation. Prenez tout bonnement l’Imitation, lisez lentement et relisez. Vous aurez la bonté tous les soirs, avant de vous coucher, de lire, à genoux si vous le pouvez, le chapitre qui servira le lendemain de sujet à votre méditation.

Je voudrais bien que, si votre santé n’en souffre pas trop, vous pussiez vous lever exactement à 7 heures. Dans votre méditation ne tournez pas trop autour de choses inutiles, allez droit au but en vous disant: [[Dans tout ce que je viens de lire, qu’est-ce que Dieu demande de moi?]] J’espère pouvoir vous soutenir, si, de votre côté, vous prenez la résolution de chercher Dieu du fond de l’âme. Puisque notre bon Maître frappe à la porte de votre coeur, il faut le lui ouvrir tout entier.

Je ne vous écarte pas de l’oeuvre de Mme de F., je vous engage seulement à vous tenir sur vos gardes. Si c’est une bonne chose, vous pourrez vous y joindre plus tard; sinon, vous ne vous serez pas inutilement avancée. Oui, mon enfant, vous avez un immense besoin d’aimer, et vous pouvez sans la moindre difficulté faire un faux pas, si dans votre position vous ne vous jetez pas tout entière entre les bras de Notre-Seigneur. Allez à lui; conjurez-le de vous apprendre à être toute à lui; la prière, et une prière très persévérante, peut seule vous y aider.

Ne vous ai-je pas recommandé, dans ma dernière lettre de faire un peu de méditation, le soir? Pas longtemps, si cela vous fatigue, mais un peu. Il me semble que vous avez une foule de petites mortifications à offrir à Dieu dans vos paroles, dans votre toilette, dans votre travail même. Ne vous-ai-je pas aussi engagée à lire un peu sérieusement l’Introduction à la vie dévote de saint François de Sales? Quand même vous la connaîtriez, relisez-la un peu attentivement; vous y trouverez comme un ensemble de bonnes choses et d’idées chrétiennes, qu’il faut commencer par vous remettre dans l’esprit et surtout dans le coeur.

Adieu, ma bien chère enfant. Votre bonne et filiale confiance me va au fond du coeur. Ecrivez-moi souvent. Aujourd’hui, je prêche une retraite aux Dames de Miséricorde. Voici les lettres de l’Anglais. Adieu. Je vous envoie une bonne bénédiction de père bien dévoué.

Je ne me relis pas.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum