Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.122

26 dec 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il se réjouit de la nomination du supérieur de la communauté. – Il demande plus de discrétion à Soeur Marie-Augustine dans ses critiques envers le P. Tissot. – Il évoque l’atmosphère à Nîmes de la profession perpétuelle en la nuit de Noël.

Informations générales
  • T1-122
  • 110
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.122
  • Orig.ms. ACR, AD 804, D'A., T.D. 21, n. 61, p. 42 bis.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR FRATERNEL
    1 CRITIQUES
    1 JUSTICE
    1 PROFESSION PERPETUELLE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BRUN, HENRI
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 CROUSET, MADEMOISELLE
    2 GABRIEL, JEAN-LOUIS
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SIBOUR, LEON-FRANCOIS
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 décembre 1851.
  • 26 dec 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Il me semble, ma chère fille, que Dieu arrange toutes choses au gré de nos désirs. Demandons que ce soit là sa divine volonté. M. Buquet supérieur me cèdera la place, dès que ce sera utile, et MM. Gabriel et Sibour écartés, les choses n’en iront que mieux. M. Gabriel n’aura bientôt plus le temps de s’occuper de vos affaires. Cependant il pourra, ce me semble, être encore très utile, s’il le veut bien; Tâchez de lui demander des sujets pour moi. On a beau dire, il doit en avoir, s’il le veut.

Mlle Crouset est, si je ne me trompe, la fille d’un commissaire de police; elle est très bien, si c’est elle que j’ai vue il y a deux ans. Elle pourrait, je crois, vous procurer d’autres vocations, deux, si je ne me trompe; mais je ne puis rien dire de plus, l’ayant perdue de vue et ne sachant comment faire pour la retrouver.

Je dois vous prévenir du très mauvais effet que produisent chez l’abbé Laurent les critiques assez continuelles, à ce qu’il paraît, de Soeur Marie- Augustine[1]. Sur le compte de M. Tissot. M. Laurent trouve qu’après avoir plaisanté sur le compte de M. Tissot, on en fera autant sur le sien, et il est froissé de cette disposition à poursuivre un homme qui a ses défauts, dont je vous avais prévenue, mais qu’il compense par de très utiles qualités. Ce qui est certain, c’est que M. Laurent, tout en reconnaissant ce qui manque à M. Tissot, est peiné de ce que maintenant on ne puisse rien trouver de passable en lui. Il y a là une affaire de coeur et d’esprit de corps que je ne puis pas trop blâmer. L’abbé Laurent, tout en rendant justice à la vérité de certaines critiques, ne veut pas les accepter toutes pour son confrère, et je l’approuve un peu en cela. Voyez ce que vous en pensez vous-même; mais si vous désirez pouvoir vous servir de M. Laurent, il faut que vos Soeurs soient un peu plus charitables pour son prédécesseur.

Nous avons,dans la nuit de Noël, renouvelé nos voeux pour toujours[2]. Ce matin, nous avons pris les camails, parce qu’ils n’étaient pas arrivés a temps.Tout cela produit la plus heureuse impression et sur les maîtres et sur les élèves. Dieu veuille que cette impression dure et soit féconde! Je l’espère, car tout a été très simple, très grave et très naturel. En même temps, on voyait une telle joie chez ceux qui se donnaient a Dieu qu’il n’y a pas moyen de douter de leurs bonnes dispositions, et de la certitude d’un vrai bonheur en les imitant.

Adieu, ma chère fille. J’espère vous écrire avant le jour de l’an. Cependant je veux vous souhaiter à l’avance une bonne année, ainsi qu’à toutes vos filles. Que Notre-Seigneur les rende de vraies religieuses, pleines de zèle pour leur perfection et pour celle des âmes, au salut desquelles elles doivent se dévouer.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Marie-Augustine Bévier (1816-1895), une des premières filles de Mère M.-Eugénie, maîtresse générale des études à l'Assomption.
2. PP. d'Alzon, Brun, Saugrain, Pernet, profès perpétuels; P. Picard, profès annuel.