- T1-129
- 116
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.129
- Orig.ms. AC R.A., T.D. 35, n. 13, p. 143-144.
- 1 CRAINTE
1 CRITERES D'ADMISSION AU POSTULAT
1 GENEROSITE DE L'APOTRE
1 MISSION D'ANGLETERRE
1 MISSION DU CAP
1 PREVOYANCE
1 VERTUS RELIGIEUSES
2 LABBE, ABBE
3 ANGLETERRE
3 CAP, LE
3 MIDI
3 PARIS
3 YVETOT - A SOEUR THERESE-EMMANUEL O'NEILL
- O_NEILL_THERESE Emmanuel ra
- 10 janvier [18]52.
- 10 jan 1852
- Nîmes,
Ma chère fille,
J’ai voulu répondre moi-même à votre lettre et j’ai beaucoup trop différé. Je vous avoue que les divers sujets que vous me proposez ne me vont guère. Je ne vois pas là un grand esprit de zèle, et puis je vous dirai que quelqu’un qui quitte une Congrégation, après y être resté trois ans, me semble peu propre à entrer dans une Congrégation nouvelle. Quant au jeune barr [sic], je m’informerai de lui dans trois semaines, quand j’irai à Paris, auprès de l’abbé Labbé que je dois y voir[1]. Quant au troisième qui ne sait pas le français, il faudrait le prendre de trop loin.
Je crois qu’il vaut mieux attendre. Ce n’est pas une raison pour nous décourager, mais il importe d’avoir avant tout de bons sujets pour les commencements. Je vous demande mille pardons de la peine que je vous cause, mais vous comprenez l’importance d’avoir, dans les commencements, des pierres bien solides et bien fermes pour soutenir un jour les murs de notre petit édifice[2].
Ici, nous n’allons pas trop mal, grâces à Dieu, mais nous avons encore bien peu de sujets. Espérons que Dieu nous les enverra, quand le moment sera venu, si nous ne nous en rendons pas trop indignes. Toutefois une idée me vient. Je dois être à Paris vers le 1er février. Si, à cette époque, quelqu’un des jeunes gens dont vous me parlez, voulait venir essayer notre genre de vie, je pourrais pendant les deux mois les mettre à l’épreuve, et leur faire faire un temps de probation qui les empêcherait de venir dans le Midi, supposé qu’ils ne dussent pas y rester. Si donc vous voulez proposer soit à ceux dont vous me parlez, soit à d’autres, de nous venir trouver à Paris, je vous en serai très obligé.
Vous dire combien de fois j’ai été dérangé, depuis que j’ai écrit la première ligne de cette lettre, serait difficile. Je me reproche de laisser ainsi découper ma vie, et pourtant il me semble que je ne fais pas encore tout ce que je devrais, pour faire aller soit la maison, soit les oeuvres dont je suis chargé. Priez beaucoup pour nous; nous essaierons ici de vous le rendre. Je m’occupe beaucoup de la mission du Cap, qui me cause de très grandes inquiétudes. J’espère pouvoir y envoyer bientôt quelques caisses d’étoffe et des couvertures, dont il paraît qu’on a là-bas un très grand besoin.
Il paraît, d’autre part, que Dieu vous bénit là où vous êtes. J’en suis extrêmement heureux. Je veux toujours aller vous voir et je ne sais vraiment quand cela se pourra.
Adieu, ma chère fille. Croissez toujours en sainteté et en zèle pour le salut des âmes. Je le demande pour vous ce zèle à notre divin Sauveur, pour vous et pour toutes vos Soeurs et filles d’Angleterre.
Tout à vous, ma chère fille, avec un bien entier et paternel attachement.
E. D'ALZON.2. Soeur Thérèse-Emmanuel, si l'on en juge par sa lettre du 5 janvier 1852, était elle-même sans illusion sur les possibilités de recrutement en Angleterre, même auprès des convertis du mouvement d'Oxford, <>, écrit-elle.