Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.134

14 jan 1852 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Raisons de son abattement. – Pour l’instant sa maison va bien. – Les actions espagnoles. Conseils sur,sa santé. – Plusieurs des siens se préparent à la mission du Cap. – Sympathies que leur attire la Revue de l’enseignement chrétien.

Informations générales
  • T1-134
  • 119
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.134
  • Orig.ms. ACR, AD 808; D'A., T.D. 21, n. 65, p. 45.
Informations détaillées
  • 1 CONTRARIETES
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 GESTION FINANCIERE
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 LACHETE
    1 MISSION DU CAP
    1 PUBLICATIONS
    1 SANTE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 SYMPTOMES
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 FRANCOIS, DON
    2 NAPOLEON III
    3 ESPAGNE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 14 janvier [18]52.
  • 14 jan 1852
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Merci de votre dernière lettre. Au fait, je crois que,si je me suis montré si écrasé, il y avait beaucoup d’une fatigue physique excessive: quarante-huit heures de repos absolu m’ont fait un bien extrême. Et me voilà luttant avec toute la bonne volonté possible contre les difficultés, qui, je pense, sont très surmontables. Il y avait des affaires d’argent, des contrariétés, des misères et de très grosses misères; il y avait quelques oppositions à vaincre. Pour le moment, j’espère que je suis plus fort. Avec la grâce de Dieu, je poursuivrai. Quoique, depuis quelque temps, je sois ainsi abattu, il me paraît qu’au fond la maison va assez bien. S’il y a quelques germes pitoyables que j’espère étouffer, il y a aussi un peu plus d’énergie, il me le semble du moins, dans la manière dont on pousse certaines bonnes oeuvres.

Je pense que si le Président se met à traiter l’emprunt d’Espagne, comme le disent les journaux, vous aurez la possibilité de vous faire accommoder la dette de Don Franç[ois]. Voyez toutefois de ne pas négliger l’affaire de Los Santos. Je ne sais pourquoi c’est celle qui me paraît la plus avantageuse.

Soignez votre larynx, ma chère fille, et, comme je vous le disais, faites en pratiques d’humilité ce que vous ne pouvez faire en mortification. Les pratiques humbles édifieront peut- être plus vos filles et contribueront au bon esprit de la maison. Ici, on s’occupe assez sérieusement de préparer une colonie pour le Cap, et si M. Brun est libre par l’arrivée de l’abbé de Cabrières, je ne vois pas pourquoi il ne partirait pas avec quelques religieux. Tous nos futurs religieux apprennent l’anglais, et nous en découvrons chaque jour de nouveaux. Mais tout cela n’est que de la graine. Notre Revue commence à nous mettre en relation avec bien des gens qui nous témoignent une vive sympathie. Il me semble au milieu de tout cela que je deviens un peu moins mauvais. Pourtant il ne faut pas crier trop fort.

Adieu, ma chère fille. Je voudrais vous faire autant de bien que vous m’en faites quelquefois.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum