Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.134

18 jan 1852 [Nîmes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Raisons qui le font renoncer à être leur supérieur et qu’il exposera à l’archevêque de Paris.

Informations générales
  • T1-134
  • 120
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.134
  • Orig.ms. ACR, AD 809; D'A., T.D. 21, n. 66, pp. 45-46.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 GRIFFITH, RAYMOND
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 18 janvier [18]52.
  • 18 jan 1852
  • [Nîmes],
La lettre

Ma chère fille,

L’heure du courrier me presse; je veux vous répondre pourtant à l’instant. Voici ma réponse à vos questions[1].

1° Je suis tout disposé à être votre supérieur, mais je ne crois pas que le moment soit favorable pour être nommé.

2° J’ai parlé à M. Buquet, non pas en mon nom, mais comme ne désirant pas qu’un jour la Congrégation des hommes ait une trop haute autorité sur la Congrégation des femmes.

3° J’ai le plus grand désir de prendre de vos affaires ce qu’il y a de plus pénible, ce n’est pas ce qui me ferait reculer. Je redoute uniquement pour l’avenir les trop nombreuses relations entre les deux Congrégations. Cependant, je crois tellement que nous pourrons vous être utiles que je fais préparer, pour d’ici à deux ans, des sujets pour Mgr Griffith.

4° J’ai tellement l’intention de porter vos Constitutions à Rome que je le disais, il y a à peine huit jours, à ma mère. Est-ce assez catégorique?

Je me résume. Je serai très heureux de me dévouer à votre oeuvre, qui est la nôtre. Je ne crois pas bon d’être encore supérieur. Si l’archevêque me nomme, je ferai mes observations, dont je vous parlerai, quand je serai à Paris, et qui se résument en ceci: accusé de m’écraser d’oeuvres, obligé au point de vue matériel de me restreindre, il serait imprudent à moi de prendre de nouvelles charges .Je lui ferai observer encore qu’en me nommant supérieur, il me donnera peut-être involontairement plus de puissance qu’il ne voudrait à cause des deux Ordres. Plus tard, je ne pense pas avoir besoin de donner ces explications. Je voudrais que vous fussiez convaincue de mon dévouement personnel et de l’obligation où je crois être de garantir l’indépendance de l’Ordre des hommes. Je voudrais être plus long, le temps me manque.

Priez pour un de nos élèves mort cette nuit.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La nomination du supérieur ecclésiastique des Soeurs demeurait en suspens. Mère M.-Eugénie espérait toujours avoir le P. d'Alzon à ce poste. Or, M. Buquet, vicaire général, venait de lui faire une visite et elle crut découvrir, à son étonnement, une contradiction entre les dires du P. d'Alzon, au sujet de l'acceptation de cette charge, soit à elle-même, soit aux autorités ecclésiastiques de Paris. Non seulement, Mère M.Eugénie fut <> de s'appuyer sur quelqu'un et d'apprendre qu'il ne voulait point d'elle <>; mais elle eut peur pour sa Congrégation quant aux points essentiels des règles qui devaient être fixées par Rome et qu'elle avait élaborées avec l'accord et l'appui du P. d'Alzon depuis 1844. (Lettre de la Mère, du 13 janvier).