- T1-143
- 127
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.143
- Orig.ms. ACR, AL 114; D'A., T.D. 34, n. 80, p. 235.
- 1 COLLEGE DE NIMES
1 MAITRES
1 RAPPORT SUR LA SITUATION DE L'ECONOMAT
1 SUBSIDES
2 HENRI, EUGENE-LOUIS
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE - A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND
- GERMER_DURAND_EUGENE
- 23 février [ 18]52.
- 23 feb 1852
- Paris,
Mon cher ami,
Merci de me parler si vite des faits et gestes de l’abbé Henri. Il faut le prendre comme il est. Il m’avait parlé d’une manière générale des avances qu’il avait faites envers certains professeurs sans désigner personne; je lui avais répondu qu’il n’avait qu’à réduire ces avances, mais d’une manière générale. Il prononça votre nom et je lui dis: [[Dans ce cas, tâchez d’arranger les choses de votre mieux]]; c’était dire: [[Arrangez-vous pour faire rentrer le plus de fonds que vous pourrez sans blesser personne]]. Comment pouvez-vous supposer que j’aie dicté un procédé comme celui de l’abbé Henri, quand, quelques jours auparavant, je vous ai offert un supplément de 500 francs? Il est très vrai que, pour ce supplément, je serais très embarrassé de vous le compter avant mon retour et que si vous êtes ainsi en avance avec la caisse, vous aurez à réfléchir sur ce que vous en ferez. Mais, cher ami, pouvez-vous croire que je puisse avoir suggéré quelque chose de semblable? Voilà, du reste, que vous avez par là une idée des coups que me porte chez les miens ce pauvre garçon, à qui il faut pourtant pardonner. Ne croyez-vous pas que si je procède ainsi avec ceux dont je m’entoure, je me les désaffectionne complètement? et suis je assez fou pour vouloir me créer cette désaffection?
Je tiens cependant à dire tout, et il est très vrai de dire que j’ai engagé l’abbé Henri à regarder en général un peu mieux à ses comptes. Ainsi, selon lui, l’an passé, je n’avais que 400.000 francs de passif; cette année, j’en ai 560.000 francs; 160.000 francs en un an cela ne s’explique pas, sinon parce que, l’an dernier, il voulait me présenter 20.000 francs de bénéfices nets, afin d’arriver à quelque chose dont il avait envie[1].
La conclusion est que, quand vous pourrez rendre peu à peu, vous le ferez et que vous pourrez vous présenter à la caisse.
Adieu, cher ami. Tout vôtre.
E. D'ALZON.