Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.155

26 apr 1852 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il regrette d’être en retard sur ses lettres. – Ce qu’il pense des constructions projetés à Chaillot. – Autres affaires et nouvelles.

Informations générales
  • T1-155
  • 140
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.155
  • Orig. ms. ACR, AD 939; D'A., T.D. 21, n. 214, pp. 127-128.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 COLLEGES
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 MISSION DU CAP
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 DANJOU, JEAN-LOUIS-FELIX
    2 DANJOU, MADEMOISELLE
    2 GRIFFITH, RAYMOND
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 LAURENT, CHARLES
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 BEZIERS
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS, CHAILLOT
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 avril 1852] vers .
  • 26 apr 1852
  • [Nîmes,
La lettre

Je suis vraiment honteux, ma chère fille, de vous devoir une, deux et trois réponses, mais vous avez su, peut-être, au retour de vos voyages, ce que c’était que de trouver un énorme travail arriéré. Votre lettre d’aujourd’hui me fait mal[2], et je ne veux pas en lire une ligne sans avoir pris la plume et sans avoir dit que je pense très souvent à vous, et que je voudrais vous avoir là, tout près, pour vous consulter sur une foule de choses, vous parler de quelques bonnes pensées qui me viennent à l’esprit, vous demander un peu de force, quoique, grâces à Dieu, je n’en manque pas trop pour le moment, et aussi faire un peu de bien à ma chère fille, puisqu’elle veut bien m’en donner la permission.

Je commence par examiner votre plan[3]. Je le trouve très bien pour l’ensemble et parfaitement convenable pour presque tous les détails; seulement voici quelques observations.

1° La chapelle, n’étant protégée contre le bruit de la rue que par un mur, ne sera guère recueillie.

2° La sacristie me paraît peu commode. C’est une vraie manche; elle ne sera pas suffisante et il faudra passer et repasser devant le choeur des religieuses, pour que la sacristine y porte ce qui sera nécessaire.

3° Cette manière de finir carrément la chapelle sera-t-elle d’un bon effet?

4° Le réfectoire des élèves est bien petit; j’admire que la surveillance puisse s’y faire convenablement.

5° La place de la portière devrait être, selon moi, entre le second parloir et le petit parloir. Par ce moyen, le grand parloir serait réservé pour certaines réunions du Tiers-Ordre, et quand on l’ouvrirait au public, évidemment une religieuse devrait s’y tenir.

6° Je ne vois pas le parloir de la supérieure.

Je suis ravi de vous savoir enfin débarrassée de l’ennuyeuse affaire de Soeur Marie-Bernard[4], et de vous voir une aide qui vous débarrasse de bien des soucis. Plus que personne j’apprécie cet avantage.

Il me semble bien difficile de pouvoir vous envoyer dans deux ans quelqu’un des ntres au Cap[5], à moins de laisser dormir un projet qui me paraît bien important. Il s’agirait de s’emparer du collège de Béziers[6], d’autant plus que si je ne le prends pas, les Jésuites le prendront ou s’établiront à Montpellier. Quelques sujets se présentent, mais ils sont encore peu nombreux.

Vous avez parfaitement raison de faire parler par M. Danjou au P. Ventura. Il faut que ce brave homme sache certaines choses qu’il paraît complètement ignorer[7]. Si Dieu veut l’affaire de Flavigny[8], il saura bien la faire réussir. Il faut prier et demander d’être en tout soumis à sa volonté. Je suis ravi que vous puissiez faire quelque chose pour Mlle Danjou[9]. Quoique un peu exagéré, son frère a réellement un vrai mérite. Il serait à désirer que le P. Laurent s’en tînt aux trois heures. Si ensuite, par une combinaison, il fait moins une semaine, il peut sans difficulté rester un peu plus la semaine suivante; mais, croyez-le, il a besoin de rester à sa maison, ou bien il faudra lui envoyer une aide, et je n’en ai pas[10].

Notes et post-scriptum
1. Quoique la date soit nettement donnée par le P. d'Alzon: Nîmes, 26 avril 1854, nous croyons devoir la modifier, car le contenu de cette lettre se réfère à celle du 15 avril 1852 de Mère M. Eugénie de Jésus.
2. Depuis sa dernière lettre du 15 avril, le P. d'Alzon a reçu trois lettres de Mère M. Eugénie: datées des 15, 18 et 24 avril. Cette dernière <>, comme un reproche pour sa négligence à ne pas répondre courrier par courrier.
3. Ce plan des constructions projetées à Chaillot, annoncé le 15 avril, avait été communiqué le 18 au P. d'Alzon.
4. Soeur M.-Bernard Hay, d'origine anglaise et née de parents protestants, entrée à l'Assomption le 23 mai 1847.
5. <>.
6. Collège offert au P. d'Alzon par le maire et le conseil municipal (cf. une lettre de l'aumônier, datée du 5 mai).
7. <>.
8. Fondation projetée par les Religieuses.
9. Mère M.Eugénie <>, pour la soeur de M. Danjou.
10. <>.