Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.157

26 apr 1852 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la remercie de ses démarches pour lui avoir la propriété de Monceau; il préférerait un loyer très minime. – Qu’elle lui montre sa peine, plutôt qu’à ses soeurs. – L’abbé Blaud vaut la peine qu’on s’intéresse à lui. – S’il ne lui écrit point, ce n’est pas qu’il soit mécontent d’elle, au contraire, mais il est fort occupé. – Il lui recommande de prier pour ses premiers communiants.

Informations générales
  • T1-157
  • 141
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.157
  • Orig. ms. ACR, AD 875; D'A., T.D. 21, n. 132bis, p. 82.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGES
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 MAITRES
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PUNITIONS
    1 SANTE
    1 UNION DES COEURS
    2 BLAUD, CLAUDE-JULES
    2 BRUN, HENRI
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
    2 ORLEANS, MAISON D'
    2 VAILHE, SIMEON
    3 NORMANDIE
    3 PARIS, MONCEAU
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 avril 1852] vers .
  • 26 apr 1852
  • [Nîmes,
La lettre

De grâce, soignez-vous donc. Vous ne sauriez croire quelle peine me fait tout ce que vous me dites de cette santé qui veut marcher comme la mienne. Je me dispense de l’office, parce que je n’en finirais pas de tout mon arriéré, si j’y allais, et que je suis un peu brisé de la besogne que j’ai sur les épaules. Merci mille fois de ce que vous faites pour Monceau et des détails que vous me donnez; mais avec une absence si complète de nouveaux élèves croyez-vous bien utile de chercher à se caser ailleurs. Je ne recule pas, mais un des éléments sur lesquels je comptais fait faux bond, nous n’avons que 12 élèves[2]. Et puis, par qui faire toutes les réparations? Je ne vous dis ceci que pour vous montrer la nécessité d’un loyer très minime, à cause des réparations nécessaires pour approprier les bâtiments à l’usage qu’on veut en retirer.

Enfin, ma fille, quand vous aurez des tristesses au sujet de M. de Franch[essin], laissez-moi vous conjurer de me les dire et de vous dégonfler un peu avec moi. Comme supérieure, je vois des inconvénients à ce que vous vous montriez trop triste à vos Soeurs; comme ma fille, j’espère que je vous ferai un peu de bien.

Cette lettre a été interrompue par une longue conversation avec l’abbé Blaud. Ce pauvre jeune homme, que je voudrais faire nommer aumônier de marine, souffre horriblement de quitter la maison; et pourtant l’opposition qu’il a faite à l’abbé Brun l’y rend impossible. Malgré les torts très graves de l’abbé Blaud, il m’est impossible de le trouver seul coupable et je le plains. Priez bien pour ce pauvre garçon, que je crois capable de faire un bon religieux quelque jour et dont l’abbé Brun aurait tiré certainement parti, si ce pauvre sous-directeur, avec les nobles sentiments qu’il a dans le coeur, avait quelque chose de distingué dans l’esprit. Priez beaucoup à cette intention, vous me rendrez un vrai service, car il me semble qu’un peu plus chrétien, d’une fierté un peu moins impliable, l’abbé Blaud ferait admirablement certaines choses. Mais vous savez bien, ma chère fille, qu’on peut tirer parti de caractères impliables, et c’est ce que je voudrais bien pour ce pauvre enfant.

Deux mots seulement sur votre lettre du 24. Réellement je suis écrasé et je dois faire, de plus, un article sur le plan d’instruction chrétienne dans un collège.

Quant à être content de vous, ma fille, je puis vous assurer que mon exclamation, en lisant votre avant-dernière lettre, fut celle-ci: [[Quelle femme parfaite!]]. La bouche parlait de l’abondance du coeur, et je ne pus retenir cet élan. Vous voyez bien que vous ne m’êtes pas aussi ennuyeuse que vous le croyez. Je vais prier pour la persévérance de vos petites filles; priez pour la conversion de deux douzaines de petits polissons qui feront leur première communion, le jour de l’Ascension. Je répondrai sous peu à Soeur M[arie]-Th[érèse]. Il me semble bien qu’avant de vous répandre[3], il vaut mieux améliorer la maison-mère, à quoi les constructions nouvelles serviront.

Je vais m’occuper de l’affaire de Soeur Marie-Rodriguez, ou plutôt elle fera bien d’écrire et je soutiendrai sa lettre de mon mieux. Il est évident qu’elle doit réclamer son tiers.

Je n’ai pas le temps de me relire. Adieu et tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. Nous rectifions la date avancée par le P. Vailhé: [Nîmes, 8 avril 1853], car cette lettre fait allusion au contenu de deux lettres datées de Mère M.Eugénie, des 18 et 14 avril 1851.
2. La propriété de Monceau faisait partie des biens de la Maison d'Orléans, saisis en 1848. Le P. d'Alzon avait autorisé des tractations comptant sur la croissance du nombre des élèves du collège de Paris. Or, après la rentrée de Pâques, ils ne sont que 12.
3. Le P. S. Vailhé a lu et transcrit: répondre. C'est répandre qu'il faut lire, puisque Mère M. Eugénie lui parle d'une proposition de fondation en Normandie, dans sa lettre du 24 avril 1852.