- T1-169
- 151
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.169
- Orig.ms. ACR, AD 822; D'A., T.D. 21, n. 79, p. 53.
- 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
1 PUBLICATIONS
1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
2 FEVAL, MARIE-AIMEE
2 GAY, CHARLES-LOUIS
2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
2 LAURENT, CHARLES
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
2 VEUILLOT, LOUIS
3 ANGLETERRE
3 COUTANCES
3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 28 mai 1852.
- 28 may 1852
- Nîmes,
- Maison de l'Assomption
Ma chère fille,
Je veux, avant de me coucher, répondre enfin quelques mots à votre lettre. D’abord, merci des nouvelles que vous me donnez. J’ai écrit de mon mieux à l’abbé de la Bouillerie pour Soeur [Marie-]Aimée. Si j’avais su ce que vous m’écrivez, j’y aurai mis encore plus de forme. Vous seriez bien bonne si vous vouliez remercier l’abbé[1] de donner ainsi son approbation et sur la maison de Paris et pour la controverse des chrétiens. Vous ne vous faites pas une idée de la sympathie que notre Revue trouve chaque jour dans une foule d’établissements. Ma conviction est que, bien menée, cette controverse finira par nous être très avantageuse. Il m’est impossible de voir la chose autrement[2].
Au milieu des mes distractions de tous les instants, quelque chose me pousse tous les jours plus fort à me donner à Dieu. Parfois, j’y résiste, et cependant, je vois sans cesse plus clair qu’il faut des croix et beaucoup de croix. Je m’en veux de ne pas m’y porter assez généreusement et de ne pas vous y pousser non plus assez. Il me semble, par exemple, qu’a moins que vous n’ayez changé, la conduite de Soeur Th[érèse]-Em[manuel], ou doit vous faire bien souffrir, ou bien cette chère Soeur se sera modifiée depuis votre dernière lettre[3]. Je vous conjure de porter la blessure qu’elle a pu vous faire en douceur et patience. Elle doit être cruelle pour vous, à moins que vous ne vous soyez réfugiée dans votre dignité, ce qui ne serait pas bien. Vous savez que nous sommes convenus que vous vous feriez une humble petite épouse de Notre-Seigneur.
Adieu, ma chère fille. Je vais dire tierce, et il sonne 9 heures, bonne nuit. Je prie bien pour vous et je sais que vous me le rendez.
E. D'ALZON.Le P. d'Alzon ne reprend rien de cette nouvelle et de l'espoir qu'elle suscite pour Mère M. Eugénie. Il revient seulement sur d'autres propos de l'abbé Gay, touchant sa maison de Paris et sa prise de position dans la réforme chrétienne des études.
2. Le 21 mai, Mère M.-Eugénie écrivait: <<Je crains que les discussions de l'Univers ne nuisent à la maison [du P. Laurent]. Je ne dis pas, certes, que, la question étant engagée comme elle l'est maintenant et votre thèse étant celle de l'esprit chrétien, et de l'intérêt des âmes, vous deviez la laisser là. Seulement ce qui m'ennuie, c'est qu'on ne vous lit que dans les articles de Veuillot où l'on ne précise pas ce que vous faites et dans ceux de vos adversaires, et qu'on vous attribue à l'envi des choses absurdes, comme de supprimer entièrement tous les auteurs païens. N'y aurait-il pas moyen de rendre publique votre méthode et la mesure que vous gardez, de manière à ce que, sans recevoir votre revue, on pût savoir la place que vous gardez aux auteurs païens.
3. Il y avait eu entre Mère M.-Eugénie et Soeur Thérèse-Emmanuel un moment d'incompréhension, à son retour d'Angleterre (lettre de Mère M.-Eugénie du 28 mai).