Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.178

20 jun 1852 Nîmes, COMMARQUE Marie-Thérèse ra

Tout en gardant le silence, il faut lutter contre l’orgueil. – Elle se connaîtra ainsi mieux et se dépouillera mieux d’elle-même. – Il la plaint de ses douleurs, mais ne la croit pas autorisée à manquer à la charité.

Informations générales
  • T1-178
  • 160
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.178
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 8, p. 133.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR FRATERNEL
    1 AMOUR-PROPRE
    1 BON EXEMPLE
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 DETACHEMENT
    1 HUMILITE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
  • A SOEUR MARIE-THERESE DE COMMARQUE
  • COMMARQUE Marie-Thérèse ra
  • le 20 juin 1852.
  • 20 jun 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Permettez-moi, ma chère fille de poursuivre à outrance vos défauts au fond de votre coeur. Nous sommes partis, comme d’un point d’appui, de la nécessité du silence. C’est une bonne position que je vous défends de quitter. Vous continuerez donc à garder le silence le plus que vous pourrez; je vous en fais une double obligation. Vous serez toujours plus recueillie. Vous entrerez dans votre cellule comme dans un champ clos, où vous devez lutter impitoyablement contre vous-même.

Le premier vice que vous attaquerez, c’est votre orgueil, et vous le combattrez par les moyens suivants: 1° vous examinerez si vous ne cherchez pas à faire trop prévaloir votre avis sur celui des autres. 2° Puisque notre Mère semble croire que vous ne faites pas assez d’efforts, acceptez la peine que son opinion vous cause et acceptez aussi la pensée que Notre-Seigneur vous veut dans un état d’humiliation, sous lequel il saura bien aller vous chercher. Rien ne tuera l’amour-propre comme la douce et patiente acceptation de cet état. Vous verrez aussi si vous n’apprenez pas, avec une pareille épreuve, à vous mieux connaître et à vous dépouiller absolument de tout ce qui n’est pas Notre-Seigneur.

Je vous plains du fond de l’âme d’avoir tant à souffrir. Dieu sait bien pourquoi il vous envoie ses douleurs, mais je ne puis apercevoir le rapport qu’il y a entre la colique et le manque de charité. Croyez-moi, en tout état une religieuse peut être charitable et j’espère que vous le deviendrez. A qui faut-il plus demander l’unité de l’esprit dans un lien de paix[1] qu’à une religieuse, qui a besoin de prêcher par ses exemples, à cause de son ancienneté? J’espère que vous allez réformer tout cela; sans quoi, malgré vos coliques, je me fâcherai très fort.

Adieu, ma chère fille. Priez Dieu pour moi et croyez-moi bien à vous, avec un entier dévouement.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Ep. 4, 3.