Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.179

21 jun 1852 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Qu’elle reçoive avec autant de prudence que de bonté Soeur Marie-Aimée. Il voudrait de bons sujets pour la fondation de Nîmes. – La discussion sur les classiques n’a aucunement ému la ville.

Informations générales
  • T1-179
  • 161
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.179
  • Orig.ms. ACR, AD 831; D'A., T.D. 21, n. 88, p. 58.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION PERPETUELLE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 FONDATEUR
    1 PRUDENCE
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    2 BECHARD, FERDINAND
    2 DANJOU, JEAN-LOUIS-FELIX
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 FEVAL, MARIE-AIMEE
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 GAUME, JEAN-JOSEPH
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 MICHEL, ERNEST
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 LYON
    3 MIDI
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 ORLEANS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 21 juin 1852.
  • 21 jun 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

M. Henri ne m’a pas encore remis sa note, quoique je le lui aie déjà demandée; ce sera pour la première fois. Quant à Soeur Marie-Aimée, vous faites bien de vous tenir sur vos gardes; mais ne vous en préoccupez pas trop, elle pourra vous quitter plus tôt que vous ne pensez. Je vous serai toujours reconnaissant du bien que vous pourriez lui faire, mais je serais bien peiné que vous la prissiez en défaveur, avant de l’avoir vue à votre aise. Ce que vous pensez des mots qui lui sont adressés de la Visitation de Lyon peuvent s’appliquer à autre chose qu’à ce que vous pensez.

En attendant, je m’occupe toujours de l’idée de vous avoir ici une maison d’adoration perpétuelle. Il me semble que c’est plus profitable qu’il ne paraissait au premier abord. Il faudra seulement que vous nous fournissiez de bons sujets.

Je vous remercie bien de ce que vous me dites sur la séance du Comité d’enseignement[1]. Je ne connais pas le rédacteur, auquel M. Béchard faisait allusion. Le Midi n’est pas en feu. Mais Danjou se trouve avoir plus d’abonnés à Nîmes que le journal de Béchard, quoique celui de Béchard soit imprimé à Nîmes, et celui de Danjou, à Montpellier. Jamais la ville, à ma connaissance, n’avait été plus calme. Du reste, nous ne parlerons pas, sinon pour dire que nous sommes désespérés d’avoir blessé Mgr Dupanloup, que nous réservons la question et que nous parlerons quand le moment sera venu.

Je lis aujourd’hui la lettre de Veuillot[2]. On dira ce que l’on voudra, son style est un peu plus digne que celui de l’évêque d’Orléans. Avez-vous lu les lettres de M. Gaume au même évêque? C’est plus fort que je ne croyais. Lisez-les, si vous avez un moment. Je pense que vous serez de mon avis; pour moi, je m’en rapproche tout à fait[3]. Veuillez remercier M. Michel de ses bienveillants avis. Je pense qu’en effet nous n’aurons pas de congrès.

Je suis dérangé et je vous quitte. Tout à vous en Notre-Seigneur. Votre lettre m’arrive, à 1 heure. Je dirai la messe au plus tôt pour M. de Franch[essin], jeudi, si vous voulez bien.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 19 juin, Mère M.Eugénie avait rendu compte au P. d'Alzon de cette séance, d'après ce que venait de lui en dire M. Michel, un modéré, directeur d'institution à Paris. Ce fut un beau tapage: pour ou contre les actes de Mgr Dupanloup qui, à présent, <> en quémandant par des tiers des signatures; pour ou contre l'idée de réunir un Congrès d'instituteurs libres, - idée émise par le P. d-Alzon dans le numéro de mars de la *Revue de l'enseignement chrétien* (Lettre 126, note 2), et donc, avant les interventions de l'évêque d'Orléans: <>. Ces propos étaient ceux de Béchard, député légitimiste de Nîmes en 1848, à l'adresse de Danjou, gaumiste convaincu et directeur à Montpellier du *Messager du Midi*.
2. Du 19 juin 1852, reproduite dans les *Mélanges*, Paris, 1859, 2e série, t. 1er, pp. 493-497. 3. Ouvrage publié en 1852 pour disculper le *Ver rongeur* et répondre au mandement de l'évêque d'Orléans.