Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.190

23 jul 1852 Nîmes, AMOUROUX Adolphe

Part qu’il prend à la mort de sa soeur. – Détachement du monde que cette mort doit procurer.

Informations générales
  • T1-190
  • 172
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.190
  • Cop.ms. du P. Vailhé, ACR, AR 93.
Informations détaillées
  • 1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MORT
    1 SYMPATHIE
  • A MONSIEUR ADOLPHE AMOUROUX
  • AMOUROUX Adolphe
  • le 23 juillet 1852.
  • 23 jul 1852
  • Nîmes,
La lettre

Je ne puis vous exprimer, mon cher enfant[1], toute la part que je prends à votre douleur et à celle de votre famille. Quel coup pour vous tous, et quel avertissement pour vous, mon cher Adolphe! Votre coeur doit cruellement saigner. Etre forcé d’assister à la lente agonie d’une soeur, c’est bien affreux, et je plains bien votre pauvre mère qui doit être brisée. Si je la connaissais davantage, certainement je lui écrirais; mais vous lui direz mieux que moi toute ma respectueuse sympathie pour son affliction.

Et vous, mon cher Adolphe? Ce lit si triste, dont votre soeur ne se relèvera pas, vous fait-il réfléchir? Voyez-vous avec un peu plus de sérieux ce que c’est que la vie, sa rapidité et ses mensonges, quand on ne l’appuie pas sur une base plus solide que l’amour de ce que la terre peut donner? Je suis convaincu que ce déchirant spectacle a mûri vos idées de dix ans. Profitez des réflexions sérieuses que vos dernières conversations avec votre soeur doivent vous inspirer. Ici, vos camarades ont prié pour elle et ils continuent encore avec toute l’affection qu’ils vous portent.

Adieu, cher enfant. Offrez mes hommages à vos parents. C’est avec un coeur bien compatissant à toute votre tristesse que je vous embrasse.

Notes et post-scriptum
1. Elève de rhétorique à l'Assomption, originaire de Perpignan, devenu notaire et président de l'association des anciens élèves de Nîmes.