Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.190

24 jul 1852 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Son avis sur des projets d’agrandissement. – Son jugement sur Soeur Marie-Aimée confirmé par Mgr Cart et l’abbé de Tessan. – Peut-elle prendre une jeune personne en recherche sur son avenir?

Informations générales
  • T1-190
  • 173
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.190
  • Orig.ms. ACR, AD 838; D'A., T.D. 21, n. 95, p. 62.
Informations détaillées
  • 1 CONTRAT D'ACHAT
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 IMMEUBLES
    1 PENSIONS SCOLAIRES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BANCEL, CLARA
    2 BOURDET, VIRGINIE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 FEVAL, MARIE-AIMEE
    2 PONTALBA, EDOUARD DE
    2 TESSAN, JEAN-CHARLES DE
    3 AMIENS
    3 AVIGNON
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 24 juillet 1852.
  • 24 jul 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

C’est toujours quand je suis le plus pressé que j’ai le plus de temps. Deux mots de réponse à votre lettre. Je ne songe plus au jeune de Pontalba[1]. Quant à vos bâtisses, je suis effrayé d’un achat; le loyer me plaît plus. On peut acheter plus tard, en louant et en se réservant l’achat à un prix fixé d’avance. 200.000 francs, c’est énorme. Ou je me trompe, ou la location est préférable. Un pensionnat distinct me sourit beaucoup.

Quant à Soeur [Marie-]Aimée, son histoire se résume à ceci. Quand elle a vu que je préférais l’Assomption à la Visitation, tout a été perdu. Elle est mécontente de ma seule et unique lettre, elle ne m’a plus écrit depuis. Elle m’attend, et vous qui me connaissez, vous savez si je ferai un pas, résolu que je suis à simplifier toutes choses.Vous pouvez lui dire adroitement que j’ai parlé d’elle à Monseigneur, depuis son départ, et qu’il m’a signifié très positivement qu’il ne voulait pas de Visitation dans Nîmes. M. de Tessan est fort peu édifié de Soeur M[arie]-Aimée et la juge peut-être plus sévèrement que moi. Franchement si je l’avais vue comme elle s’est montrée pendant son séjour à Nîmes, je ne l’aurais pas engagée ou autorisée à sortir d’Avignon. Je ne pense pas qu’il faille lui faire prendre votre habit; peut-être vaudrait-il mieux lui insinuer d’aller dans quelque couvent de son Ordre.

Adieu, ma chère fille. Ceci est une lettre de samedi.

Nous sommes cuits, mais pas dans notre jus, car nous n’en avons plus. Priez bien pour que je me sanctifie! Je suis très pressé de devenir bon, et vous y pouvez beaucoup.

Je reçois votre seconde lettre et je décachète celle-ci pour vous dire que je compte passer à Nîmes[2] le mois de septembre, en partir le 3 octobre au soir, le 4 au plus tard. La petite Bourdet est venue me voir, ce matin. Elle meurt d’envie que vous la preniez. Qu’en pensez-vous? Voudriez-vous me dire si je dois lui donner quelque espoir?

Je rouvre ma lettre une troisième fois. Voudriez-vous répondre au plus tôt à cette question: Prendriez-vous une jeune personne, de 24 à 25 ans, qui ne veut absolument pas se marier, qui n’est pas sûre de sa vocation, qui pour la connaître veut passer deux ans dans un couvent, afin de séjour former à être institutrice, si la vocation ne se manifeste pas? Elle ne peut donner que 600 francs de pension. Je crois qu’elle a été, il y a dix ans, un peu légère. Elle a beaucoup de moyens, éducation négligée, bonne tournure. Soeur [Marie-] Aimée doit la connaître. Son nom est Clara Bancel.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Son père l'a placé chez les Jésuites d'Amiens. Nous le retrouverons au collège de Clichy, en 1855 (Lettre 358). 2. *Lapsus calami* du P. d'Alzon qui aurait dû écrire *Paris*.