Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.197

19 sep 1852 [Paris], ESCURES Comtesse

Qu’elle s’abandonne pleinement à Dieu pour son avenir. – Nouvelles des siens et conseils spirituels. – Il prévoit de passer par Lavagnac à son retour de Paris pour rendre visite à son père malade.

Informations générales
  • T1-197
  • 180
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.197
  • Orig.ms. ACR, AN 23; D'A., T.D. 38, n. 23, pp. 138-139.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSEIL SUPERIEUR DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
    1 DEVOTION
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 ALEYRAC, BARON D'
    2 ALZON, HENRI D'
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CHARLES, ENFANT
    2 CHAZELLES, MADAME DE
    2 COURTOIS, MADAME RAYMOND DE
    2 NAPOLEON III
    2 PENNAUTIER, MADAME PAUL DE
    2 REBOUL, JEAN
    2 REMY, MADEMOISELLE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 NIMES
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
    3 VAISON-LA-ROMAINE
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • 19 sept[embre 18]52.
  • 19 sep 1852
  • [Paris],
  • Mademoiselle
    Mademoiselle de Pélissier
    Vaison
    Vaucluse
La lettre

Quoique je vous aie écrit ces jours derniers, je veux encore vous dire quelque chose aujourd’hui. Persévérez dans vos bonnes dispositions. Dieu vous attire, cela m’est évident. Il faut correspondre à cette grâce, même lorsqu’elle vous fait sentir de douloureuses impressions. Si vous n’aviez pas été souffrante, je vous aurais encouragée à pratiquer quelques mortifications, pour vous punir de vos sottises, que vous ne me dites pas, mais que vous me laissez deviner. Avant toutes choses, efforcez-vous de vous jeter pour votre avenir dans un grand abandon à Dieu. Quant à l’obéissance, son joug se fera sentir plus durement que vous ne pensez. Et puisqu’il faut vous donner des ordres, je vous ordonne de vous mettre au courant de toutes vos affaires, tandis que vous serez à Vaison, et de faire tout arranger de façon à ce que l’on ne vous vole pas.

L’affaire d’Aleyrac s’embrouille un peu plus. Mlle Remy partira, et elle a fait tout ce qu’il fallait pour cela, malgré mes observations. Du reste, à sa place, il y a longtemps que je serais bien loin de ce purgatoire. J’ai reçu la lettre de Mme de Ch[azelles], avant de recevoir votre lettre; j’ai répondu dans votre sens. Maintenant, que fera Mme de Chaz[elles]? Elle grondera Blanche, si elle peut penser que vous en débarrasseriez votre soeur. Quoi qu’il en soit de cette affaire, mon enfant, travaillez avec toute la générosité possible à vous tenir bien petite et bien basse aux pieds de Notre- Seigneur. Vous devez vous proposer tous les jours de faire quelque chose d’un peu généreux, afin qu’il soit bien entendu que vous faites quelque progrès.

Les livres que je vous ai prêtés vous font du bien; c’est à mes yeux une bien bonne marque; il faut relire les maximes spirituelles. Elles sont très sages et vous feront encore plus de bien à la seconde lecture qu’à la première. J’espère que vous continuerez vos exercices à Vaison, comme à Nîmes; peut-être mon retour définitif à Nîmes sera-t-il différé de quelques jours. Mon père a été très gravement indisposé, et, quoique son état de santé ne me donne plus d’inquiétude, je dois aller l’embrasser. Je pars d’ici le 4 octobre[1]. Je serai à Nîmes le 6; j’y passerai deux jours, j’irai voir mon père, et le 15 je serai de retour. Charles est adopté; je l’amène à Nîmes, mais vous paierez le voyage.

Adieu; on me dérange, mais souvenez-vous qu’il faut que Notre-Seigneur fasse tous les jours des progrès dans votre âme. Ai-je besoin de vous redire combien je suis de plus en plus attaché à cette âme que je voudrais voir si parfaite?

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pendant l'absence du P. d'Alzon, Louis-Napoléon passera à Nîmes, au cours d'un voyage officiel dans le sud de la France pour préparer l'opinion à la restauration de l'Empire. Il arrive à Nîmes, le 30 septembre, à 14 heures, accueilli par Mgr Cart, et repart le lendemain à 10 heures. Pour gagner la ville à ses vues, puisqu'en 1848, elle avait voté contre sa candidature, <>, après avoir posé la première pierre de l'église Sainte-Perpétue, <>- (DE CABRIERES, *Discours pour le cinquantenaire de la fondation de la Maison de l'Assomption*, 1893. ACR, A 132, p. 145).
Parlant ici de son retour à Nîmes, le P. d'Alzon ne fait aucune allusion à cette visite présidentielle. Informé ou non, il n'a pas cru nécessaire de revenir à temps, sachant que son évêque était là et ignorant la faveur qu'on lui réservait. En septembre 1871, il écrira cependant:<>. (*Revue de l'enseignement chrétien*, 2e série, n. 5, septembre 1871). - C'est une supposition. (Voir *Lettre* 216, note 3).
Est-ce pour atténuer la sanction (?) prise contre le P. d'Alzon au début de janvier 1853, que la légion d'honneur fut offerte à Mgr Cart? Toujours est-il que l'évêque de Nîmes jugea bon de la refuser pour ne pas s'associer à ce qui pouvait être la condamnation de son grand vicaire (VAILHE, *Vie du P.d'Alzon*, I, p. 570).