Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.206

31 oct 1852 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il fait recopier, pour la lui renvoyer, la lettre de soeur Marie-Wilfrid. – L’évêque de Nîmes refuse la fondation des Soeurs de l’Assomption. – Préoccupations au sujet de sa santé. – Nouvelles diverses. – Une dizaine de Frères convers en retraite à Mireman.

Informations générales
  • T1-206
  • 189
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.206
  • Orig.ms. ACR, AD 847; D'A., T.D. 21 n. 104, p. 67.
Informations détaillées
  • 1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 MALADIES
    1 PERSEVERANCE APOSTOLIQUE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 HESSE, MESDEMOISELLES
    2 LILLEROY, BARONNE DE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 ROLLY, HENRI
    2 SHAW, MARIE-WILFRID
    2 SIBERT, BARON DE
    3 LORRAINE
    3 MIREMAN
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 31 octobre 1852.
  • 31 oct 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Merci de votre communication de la lettre de Soeur Marie-Wilfrid. Je la fais recopier en ce moment, et dès que je l’aurai fait retranscrire, je vous en renverrai l’original. Il me semblait vous avoir écrit pour vous parler de votre établissement dans la Lorraine. Je l’approuve entièrement et je suis aux regrets de ne pouvoir réparer la perte de temps qui vous empêchera peut-être d’acheter la campagne que vous aviez en vue.

J’ai eu, hier soir, une longue conversation avec l’évêque au sujet de la fondation de Nîmes. Je n’ai pu le tirer de cette réponse: [[Vous entreprenez trop, vous ne pouvez y suffire. Si vous veniez à manquer]]. J’eus beau lui répéter que je ne croyais pas que la fondation me coûtât un sou. Il se renferma dans son silence, et il n’y eut pas moyen de lui rien arracher. Il faut donc ajourner, à moins qu’une grâce spéciale ne lui fasse changer d’avis. Je me suis demandé si je lui ferai sentir la peine qu’il me fait en cette circonstance et l’espèce de blessure de coeur que j’éprouve. Je me demande ce qui serait le plus parfait, car, après tout, nous ne devons vouloir que cela. Donnez-moi vos idées, car il ne faut pas renoncer à notre projet. J’ai attendu quatre ans pour les Carmélites, j’attendrai bien huit ans pour vous autres. Si pourtant je pouvais vous avoir plus tôt, j’en serais bien heureux. J’emploierai peut-être pour cela Mme de Lisleroy[1], qui ira gémir et se plaindre de ce que l’on ne permet pas à sa petite-fille de venir.

J’aurais dû vous parler de votre santé qui me préoccupe bien, je vous assure. Qu’est-ce qui vous est encore arrivé? Vous ne me donnez aucun détail. Il me semble seulement que vous avez tous mes anciens maux. Est-ce que vous auriez demandé à Dieu de me les prendre pour vous les donner? Donnez-moi donc quelque chose de positif. Si vous n’avez pas la force de m’écrire, chargez votre infirmière de le faire pour vous.

Je ne crois pas que M. de Sibert soit encore à la justice[2];je le saurai aujourd’hui. Je viens de rendre à sa famille un service très important; il fera quelque chose pour moi.

Adieu, c’est dimanche et je m’arrête, car je n’ai pas une minute. Les demoiselles Hesse doivent être en route ou prêtes à s’y mettre. Adieu, encore une fois.

Mardi, une dizaine de Frères convers commencent une retraite à Mireman. Nous avons des Frères convers comme s’il en pleuvait; presque tous sont anciens élèves du pauvre Cardenne et ont réellement de bonnes dispositions. Plusieurs ne font que passer et ne restent pas. Ce sont les inconnus[3].

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La baronne de Lisleroy, établie à Nîmes et grand-mère de Soeur Marie- Elisabeth de Balincourt, - Religieuse prévue par Mère M. Eugénie pour la fondation de Nîmes (lettre de la Mère, du 24 juin).
2. Ce magistrat devait procurer une recommandation pour M. Rolly à la Cour de Metz.
3. Il s'agissait d'anciens élèves de l'école du patronage, confiée au Fr. Cardenne, puis au Fr. Pernet. Aussi, le P. d'Alzon attribue-t-il à l'un ou à l'autre ces vocations de Frères convers.