- T1-213
- 197
- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.213
- Orig.ms. ACR, AD 853; D'A., T.D. 21, n. 110, p. 70.
- 1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
1 CREANCES A PAYER
1 DISCIPLINE INSTRUMENT
1 ESPRIT DE COMMUNAUTE
1 IMMEUBLES
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 MORTIFICATION
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 SOEURS CONVERSES
2 AMBROISE, PERE
2 ARDOUIN
2 CARDENNE, VICTOR
2 LAURENT, CHARLES
2 PERNET, ETIENNE
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
3 CAP, LE
3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
3 PARIS, MONCEAU - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 21 nov[embre] 1852.
- 21 nov 1852
- Nîmes,
- Maison de l'Assomption
J’ai reçu presque en même temps, ma chère fille, votre lettre de Metz et celle que vous m’écrivez de Paris pour me parler du P. Laurent. Je vous suis reconnaissant de tout ce que vous m’y dites, j’en profiterai; mais ses lettres seules me fourniront l’occasion de lui dire ma façon de penser, d’autant plus que sa dernière lettre y prête merveilleusement. Vous avez pu voir, s’il vous l’a dit, comment je lui ai répondu au sujet des Soeurs converses à mettre dans la maison. Je voulais votre approbation et celle de l’autorité ecclésiastique, parce que je croyais qu’il était question des Soeurs de Saint Merri[1].
Quant à un nouveau local, je préférerais de beaucoup louer plutôt que de donner des garanties; sans quoi le projet de M. Ardouin, dont vous me parlez, serait à coup sûr, ce que je préférerais. Mais donner des garanties d’argent, je ne le puis pas, et je ne crois pas le devoir. Je dois ma garantie à mes créanciers d’ici. S’il s’était agi de Monceau, peut-être aurai-je trouvé ici des capitalistes qui auraient pris l’affaire comme entreprise[2].
Vous le dirai-je, ma chère enfant, quelque chose me pousse à m’arrêter quelque temps sur les questions de logement. Nous nous logerons l’an prochain comme nous pourrons, et peut-être que Dieu nous forcera à sortir de notre trou. Mais ce qui me pousse, c’est le besoin de travailler à ma sanctification et à la vôtre. Est-ce qu’il n’est pas temps de nous renouveler? Poussez-moi de ce côté-là, je vous en conjure; je vous pousserai à mon tour. Il me semble que, tant que nous ne serons pas très saints, nos oeuvres seront frappées de mort. Si la maison de Paris n’a pas un meilleur esprit que vous le trouvez, ne faut-il pas commencer par en renouveler les pierres vivantes? Il y a bien de ma faute dans tout cela, mais c’est ce que je veux faire cesser[3].
Le temps m’a manqué pour écrire au Cap. Je vous enverrai mes lettres. Adieu, ma chère fille. Voudriez-vous bien, jeudi prochain, prendre la discipline, en sus de la règle, et vendredi, baiser au réfectoire les pieds des Soeurs? Je présume que ce sont ces prescriptions inattendues, qui, en brisant votre nature, l’assouplissent devant Notre-Seigneur.
Mille fois à vous dans son coeur sacré.
E. D'ALZON.Jeune et méridional, <>, dira de lui le P. d'Alzon, le P. Laurent faisait tout ce qu'il pouvait pour tenir dans une fondation sans avenir et où le Fr. Pernet, de tempérament dépressif, venait d'arriver pour remplacer le Fr. Cardenne décédé et seconder le P. Tissot âgé et fatigué. Le Fr. Pernet s'avérant inapte à l'économat avait été remplacé par le P. Ambroise, <>. Malgré des dettes et pour <> de <>, le P. Laurent, après avoir retenu deux Soeurs de Saint-Merri pour l'infirmerie et la lingerie, venait d'obtenir, en l'absence de Mère M. Eugénie, une soeur converse de l'Assomption pour des services momentanés de cuisine. En outre, et <>, il avait demandé que la communauté ne soit plus chargée des confessions chez les Religieuses de l'Assomption, de peur de décevoir.
2. Afin de sortir de sa <>, le P. Laurent insistait pour qu'on reprenne le collège Stanislas qu'on disait devoir être fermé pour dettes, puisque, aux dires mêmes du P. d'Alzon, on ne pouvait à Paris ni acheter ni louer.
3. Très sévère pour lui-même, le P. d'Alzon risquera toujours de l'être pour les siens, dès lors qu'on mettrait en doute leur esprit religieux. Mère M.-Eugénie, le sachant, nuancera sa confidence.