Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.216

• T1-216
• 199
• Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.216
• Orig.ms. ACR, AD 855; D'A., T.D. 21, n. 112, p. 72.

• 1 APOSTOLAT EUCHARISTIQUE
  1 AVENT
  1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
  1 MISSION DU CAP
  1 VIERGES CONSACREES
  2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
  2 BOURDET, VIRGINIE
  2 DEVEREUX, AIDAN
  2 GRIFFITH, RAYMOND
  3 CAP, LE
  3 RICHMOND, ANGLETERRE
  3 VANS, LES
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 24 nov[embre] 1852.
• 24 nov 1852
• Nîmes,
• Maison de l'Assomption

Ma chère fille,

J’ai deux choses à vous dire seulement.

1° A l’instant, sort de chez moi la petite Bourdet; elle part ce soir pour les Vans[1]. Je crois pouvoir vous féliciter de ne pas en avoir le poids. Sa soeur eût peut-être été heureuse de l’avoir, mais c’eût été un vrai paquet pour la communauté.

2° Seriez-vous assez bonne pour faire prendre à la banque et nous envoyer un mandat de 6.000 francs? Par ce moyen nous ne paierons que 3 francs pour l’envoi, au lieu d’une vingtaine de francs. Nous avons cette nuit l’adoration nocturne. Je me suis arrangé pour veiller une partie du temps, afin d’inspecter certains mouvements qui quelquefois se font mal. J’en profiterai pour écrire au Cap; puis je vous enverrai le paquet et vous verrez ce qu’il faut en faire. Je pense que l’oeuvre commencée, il faut la soutenir le plus possible; que si l’évêque est intraitable, vous pouvez vous retirer au Cap, qui me semble après tout une bien meilleure position[2].

Pourquoi, ma chère fille, au-dessus de toutes ces questions, une voix intérieure me dit-elle que je suis obligé de faire de vous une sainte? Je vous prie, pendant tout le temps de l’avent, de vous mettre dans les dispositions suivantes. Les saints Pères assurent que les vierges sont, en un sens très vrai, les mères de Jésus-Christ. Je vous prie d’avoir pendant tout ce temps d’ici à Noël, Notre-Seigneur dans votre coeur et de vous représenter que, étant sa mère, vous devez lui donner le plus pur de votre substance, de façon qu’il grandisse en vous, en proportion de ce que vous lui donnerez de votre être. Cette pensée doit être soutenue par un immense amour et comme un coeur maternel pour votre Dieu.

Bonjour, ma fille. Je vous laisse avec cette pensée et vous conjure d’être désireuse de votre perfection, je n’ose pas dire autant que moi, mais je vous assure que je le souhaite bien.