Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.217

24 nov 1852 Nîmes, BALINCOURT Marie-Elisabeth ra

Jeune professe, elle ne sera une vraie fille de l’Assomption que si elle est en même temps une fille d’oraison.

Informations générales
  • T1-217
  • 200
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.217
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 1, p. 190-191.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 ORAISON
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
    2 REGIS, EULALIE DE
    3 NIMES
  • A SOEUR MARIE-ELISABETH DE BALINCOURT
  • BALINCOURT Marie-Elisabeth ra
  • le 24 nov[embre] 1852.
  • 24 nov 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

J’ai réservé pour cette nuit le plaisir de vous répondre, ma chère enfant. Je vous écris entre deux visites au Saint-Sacrement, qui est exposé tout près de ma chambre.

Vous voilà donc enfin religieuse[1]. Dieu vous fait toute sienne. Il ne reste plus qu’à faire quelque effort pour lui donner tout votre coeur, et je ne sache pas de meilleur moyen que de devenir une fille de très grande oraison. C’est très dur, mais c’est dans cette lutte avec Dieu que l’on acquiert des forces, croyez-moi. Dieu seul peut vous faire sainte, et c’est pour cela que vous devez vous placer sous sa main très directement par l’oraison. Je le désire d’autant plus que ce que j’ai pu vous reprocher quelquefois, c’était d’être trop humaine. Or, il faut, pour que le bonheur de votre oraison se perpétue, que vous deveniez une nouvelle créature en Jésus-Christ, et c’est l’oraison qui fera ce prodige.

Il me semble qu’il est impossible d’être une vraie fille de l’Assomption, c’est-à-dire de la Sainte Vierge, si l’on n’est pas en même temps une fille d’oraison. C’est là qu’on voit les choses dans leur vérité, qu’on se dépouille de tout mensonge, qu’on apprend à marcher avec simplicité, droiture, humilité et courage.

Je vous recommande de bien prier pour Eulalie. Elle a entrepris une oeuvre bonne, l’établissement des Filles de Marie à Nîmes[2], et voilà que les personnes, sur lesquelles elle comptait, lui mettent des bâtons dans les roues.

Adieu, ma chère fille. Tout à vous avec un bien paternel dévouement.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Professe du 7 novembre, après la retraite du P. d'Alzon, entre les mains de M. de la Bouillerie.
2. Parmi ses compagnes, anciennes élèves du sacré-Coeur et originaires de Nîmes. Une association similaire sera fondée par le P. d'Alzon, le 8 décembre 1859, ouverte à d'autres jeunes filles de Nîmes, confiée à Marie Correnson et gravitant autour du prieuré et du pensionnat des Religieuses de l'Assomption, présentes à Nîmes depuis le début de novembre 1855.