Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.218

25 nov 1852 Nîmes, AMOUROUX Adolphe

Sa présence au collège aurait ramené la cordialité qui ne règne pas dans la 1ère division. – il ne doit pas se contenter d’être un bon garçon, il faut qu’il soit un bon chrétien. – Invitation à venir.

Informations générales
  • T1-218
  • 201
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.218
  • Orig.ms. ACR, AN 142; D'A., T.D. 39, n. 1, pp. 50-51.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CORDIALITE
    1 DEVOIRS DE CHRETIENS
    1 FETES SCOLAIRES
    1 LAICS MEMBRES DE L'EGLISE
  • A MONSIEUR ADOLPHE AMOUROUX
  • AMOUROUX Adolphe
  • le 25 nov[embre] 1852.
  • 25 nov 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Mon cher enfant,

Je me fais un vrai reproche de tarder ainsi à vous répondre. Vous pourriez douter de mon affection, et je vous assure pourtant qu’elle est on ne peut plus vive. Je regrette votre absence sous une foule de rapports: d’abord, parce que mon coeur en souffre; ensuite, vous auriez été peut-être un trait d’union entre les membres de la première division. Les préparatoires de seconde année, au nombre de quatorze ou quinze, se séparent de la manière la plus prononcée. Je ne leur en fais pas un reproche, puisque je leur donne un collet rouge et des foudres brodés. Tout cela est fort bien, mais en attendant ils vexent considérablement les autres, qui le leur rendent par la plus cordiale antipathie. Votre bon et excellent caractère eût pu mettre un peu d’huile au milieu de tout ce vinaigre.

Il est sûr qu’avec ce qu’il y a de précieuses qualités en vous, je trouve tout naturel que vos parents tiennent à ne pas vous trop éloigner d’eux. Vous leur devez bien des consolations et des dédommagements, après toutes les peines qu’ils ont subies. Mais pour cela il faut que vous ne vous contentiez pas d’être un bon garçon, ce qui vous est plus que facile, il faut que vous soyez aussi un bon chrétien. Cette souplesse de relations qui vous donne tant de charmes ne doit pas aller jusqu’à assouplir la pratique des devoirs religieux. Je vous serais bien reconnaissant de me dire où vous en êtes là- dessus. Venez me conter tout cela pour les Innocents ou pour la Saint-Charlemagne, car il faudra bien que vous veniez pour l’une ou l’autre de ces fêtes et pour toutes les deux, si vous le préférez.

Adieu, mon cher Adolphe. Présentez mes hommages à vos parents. Je n’ai pas le temps de me relire. Je vous embrasse comme si je vous tenais entre mes bras.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum