Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.225

20 dec 1852 Nîmes, ESCURES Comtesse

Son impatience de recevoir une réponse et des nouvelles de ce qu’elle fait. N’a-t- il pas été trop pressant dans ses appels à la perfection? — Nouvelles.

Informations générales
  • T1-225
  • 210
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.225
  • Orig.ms. ACR AN 25; D'A., T.D. 38, n. 25, pp. 140-141.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SEVERITE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 CHAZELLES, MADAME DE
    2 LEGAY, MADEMOISELLE
    2 PENNAUTIER, MADAME PAUL DE
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • 20 déc[embre 18]52.
  • 20 dec 1852
  • Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Amélie de Pélissier
    94, rue de Chaillot
    Paris.
La lettre

Ai-je tort ou raison, ma fille? Il me semble que j’ai une réponse à recevoir de vous. Je ne me rappelle plus quand je vous ai écrit, si c’est il y a huit ou dix jours, ou s’il y a moins de temps; ce qui est sûr, c’est que je pense bien à vous, à votre avenir, au bien que vous devez faire.

Il me paraît que je dois vous pousser un peu, et je ne sais si vous voulez être poussée. Répondez-moi bien simplement là-dessus, mon enfant; il me semble que je vous donne l’exemple de la simplicité. Que faites-vous? Que devenez-vous? Probablement, dans quinze jours, je vous le demanderai de vive voix, mais je voudrais bien le savoir à l’avance. Est-ce que vous avez des engelures aux mains?

S’il est vrai que Dieu vous demande de vous donner toute à lui, parlez m’en donc un peu plus souvent. D’abord, vous me devez une réponse; ensuite, il me semble qu’en de pareilles dispositions on a le coeur bien plein et surabondant, et qu’on éprouve le besoin de le verser. Pour moi, je suis tous les jours plus préoccupé de ce que j’ai à vous dire, et aujourd’hui que je fais ma retraite du mois, votre pensée s’est présentée à mon esprit comme un de mes devoirs les plus sérieux. C’est pour cela que je vous prie de me dire si vous avez reçu ma dernière lettre de sept à huit jours; elle n’était pas en forme de décret, je pense. En avez-vous été contente? Suis-je allé trop loin dans la perfection que je vous demande? Parlez-moi, écrivez-moi; j’en ai une grande impatience. Peut-être n’ai-je pas bien compris ce que vous demandez de ma direction. Vous voyez que je deviens exigeant; mais quand une fois on s’est mis sérieusement à l’oeuvre, il faut aller de l’avant, et tout ce que vous m’avez dit dans nos derniers entretiens me prouve que vous travaillez, ou que du moins vous voulez travailler sérieusement à votre sanctification.

Mademoiselle Legay est bien heureuse de rester auprès de Blanche et Mme de Chazelles un peu défrisée de ce que sa diplomatie a abouti à empêcher qu’elle ne l’eût. Mais aussi pourquoi ne parle-t-elle pas franchement?

Adieu, mon enfant. Je vous envoie une bénédiction de père et je vous conjure de m’écrire bientôt.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum