Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.233

13 jan 1853 Nîmes, AMOUROUX Adolphe

Plaisir que lui causent ses lettres et les sacrifices qu’il s’impose. – Combien il manque à la société des 24. – Liberté laissée aux jeunes gens. – Que la fréquentation des sacrements soit un remède aux faiblesses et non un motif d’émotion sensible.

Informations générales
  • T1-233
  • 215
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.233
  • Cop.ms. du P. Vailhé. ACR, AR 109. Les mots omis manquent dans la copie.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ANCIENS ELEVES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 FORMATION DE L'ESPRIT DE SACRIFICE CHEZ LES JEUNES
    1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 RECEPTION DES SACREMENTS PAR LE LAIC
    1 VERTU DE FORCE
    2 BARAGNON, NUMA
  • A MONSIEUR ADOLPHE AMOUROUX
  • AMOUROUX Adolphe
  • le 13 janvier 1853.
  • 13 jan 1853
  • Nîmes,
La lettre

Laissez-moi vous remercier d’abord du plaisir que me causent vos lettres. La dernière que j’ai reçue de vous était toute écrite avec votre coeur et m’a procuré une bien vive joie. Vous avez fait un bon sacrifice en ne venant pas, et, sous ce rapport, je vous en félicite. J’espère que vous m’en dédommagerez dans une autre circonstance, car je veux bien faire tous les sacrifices utiles, mais non pas ceux qui n’auraient aucun résultat.

Combien je regrette que vous n’ayez pas un an de moins et que vous ne fassiez pas cette année votre philosophie! Vous auriez fait partie de la société des 24 et je vous aurais admis dans la division d’élite, dont on vous a sûrement parlé. Peut-être aurais-je fait pour vous ce que je viens de faire pour votre successeur S., à qui j’ai accordé une chambre où il couche avec N[uma] B[aragnon], qui n’a pas perdu l’habitude de… Cette division d’élite s’occupe en ce moment de se faire un règlement, et nous avons une commission prise dans son sein qui l’élabore soigneusement. Nous verrons ce qui en résultera. Pour moi, je me persuade tous les jours un peu plus qu’il faut accoutumer les élèves, qui en sont capables et dignes, à la liberté dont ils peuvent plus tard faire un si mauvais usage, s’ils n’y sont pas préparés. C’est pour cela que je les traite un peu comme des hommes et peut-être ai-je tort. Il me paraît pourtant que cela fait du bien à quelques-uns. Je vous parle de tout cela, parce que, j’en suis sûr, ces détails vous intéressent. Si vous venez me faire une petite visite, nous en causerons plus longuement.

Continuez, mon cher ami, de vous approcher des sacrements, mais ne faites pas seulement de leur fréquentation un moyen d’exciter une piété sensible. Voyez-y le remède à toutes vos faiblesses, le germe de toutes les vertus et la force d’en accomplir tous les devoirs. Voilà ce que je vous conjure d’étudier. Devenez homme et souvenez-vous que le sentiment de l’accomplissement du devoir peut, seul, faire un homme digne de ce nom.

Rappelez-moi au souvenir de vos parents et croyez, mon cher Adolphe, à ma bien profonde et inaltérable affection.

Notes et post-scriptum