Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.257

5 apr 1853 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Remettons à la volonté de Dieu la mission du Cap. – L’affaire du terrain de Paris. – Combien lui pèse la responsabilité de ses élèves.

Informations générales
  • T1-257
  • 236
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.257
  • Orig.ms. ACR, AD 874; D'A., T.D. 21, n. 132, pp. 81-82.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DES ELEVES
    1 LACHETE
    1 MISSION DU CAP
    1 ORNEMENTS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 TERRAINS
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BAILLY, ADRIENNE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BERNARD, LOUIS
    2 DUFAULT, WILFRID
    2 GARNIER, PAULIN
    2 HENNINGSEN, MARIE-GERTRUDE DE
    2 LEBOUCHER, ABBE
    2 LOUIS DE GONZAGUE, SAINT
    2 PONTALBA, DE
    2 STANISLAS KOTSKA, SAINT
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 BEYROUTH
    3 CAP, LE
    3 MEUDON
    3 PARIS, BOIS DE BOULOGNE
    3 PARIS, CHAILLOT
    3 PARIS, PASSY
    3 ROME
    3 SEINE, FLEUVE
  • A LA R. MERE MARIE--EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 5 avril [18]53.
  • 5 apr 1853
  • Nîmes,
La lettre

Bien chère et bien bonne fille,

Je crois que la lettre du Cap est une heureuse chose. Du moment que vos Soeurs veulent être relevées de leurs voeux, il faut qu’on les en relève et qu’il n’en soit plus question. Je plains bien la pauvre Soeur M[arie]-Gertrude, mais qu’y faire? Le tout doit être remis à la volonté de Dieu[1].

Je vais écrire à M. Bernard et je vais le prévenir de l’avis que vous m’avez donné[2]. Si nous n’avons rien de mieux que le terrain offert par M. Leboucher, il faudra bien le prendre, mais je n’aime guère ce voisinage. Merci de tout ce que vous faites pour Passy. Il me semble que cela nous irait beaucoup mieux[3]. J’oubliais de vous dire que la personne moribonde, dont je vous avais parlé, revient à la santé; ce n’est qu’un délai de quelques mois, mais enfin la fille ne peut disposer que de ses capitaux. Voilà pourquoi, hier, je ne vous parlais que d’une cinquantaine de mille francs. Je fais prier énormément pour cette affaire, je ne sais ce qui en résultera.

Que je voudrais vous parler de vous! Je demande à Notre-Seigneur de vous mettre dans cet état de résurrection, où laissant dans le tombeau toutes les dépouilles de votre misère vous tendiez à lui par un élan pur, direct, simple et généreux.

Merci de l’ornement que vous m’annoncez. Je vous avoue que celui que vous me proposez ne m’allait pas, à cause du galon qui s’épluche déjà, et cela aurait fait un mauvais effet pour un spécimen.

Je ne puis vous dire combien je sens le poids des âmes de mes enfants, depuis que la vôtre m’est devenue plus légère. C’est une souffrance et une préoccupation qui m’empêchent de dormir. Est-ce toujours un motif surnaturel? Je le voudrais. Je vais donner à dîner à un ancien élève que j’avais chassé, que je ne gardais que sur la garantie d’un petit saint[4], et qui, depuis, a tourné à merveille. C’est consolant. Mais que de légèreté et de lâcheté chez un grand nombre!

Adieu, ma fille. Prions bien l’un pour l’autre. Votre vrai père.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La scission définitive donnera naissance à la congrégation des *Missionary Sisters of the Assumption.* Du vivant de Mère M. Eugénie des pourparlers d'union eurent lieu en 1878, 1888 et 1896, demeurés sans issue. En 1959, après une visite du P. W. Dufault, sup. gén., s'amorce le désir d'une interconnaissance sur la base d'origines communes, et en 1975 les soeurs du Cap sont pré sentes à la béatification de Mère M. Eugénie de Jésus.
2. M. de Pontalba offrait ses services pour l'oeuvre du colportage.
3. Le terrain de M. Leboucher était celui de Chaillot, où Pères et Soeurs auraient pu s'établir, séparés par une rue dont on prévoyait l'ouverture. Le P. d'Alzon demeurait réticent pour un aussi proche voisinage. A Passy, Pères et Soeurs pouvaient également s'établir, sur des terrains distincts, toute discrétion étant sauve, et <>, écrit Mère M. Eugénie, le 4 avril, <>. C'est proche du bois de Boulogne, et puis il y a <>.
4. Il nous est possible d'identifier cet élève grâce à la lettre de V. de P. Bailly écrite à sa soeur Adrienne, le 6 juillet: il s'agit de Paulin Garnier, représenté sur une photographie du temps, debout à côté du P. d'Alzon assis, un livre ouvert sur les genoux. Voici ce qu'écrit Vincent de Paul à sa soeur Adrienne:
<>.
Paulin Garnier devait entrer dans la Compagnie de Jésus et se dévouer à Beyrouth au service de l'Eglise;