Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.270

29 apr 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il lui envoie le règlement des Rosines. – L’abbé Bernard et l’oeuvre du colportage. – Passage de Veuillot à Nîmes.

Informations générales
  • T1-270
  • 248
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.270
  • Orig.ms. ACR AD 884; D'A., T.D. 21, n. 141, pp. 86-87.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA VERITE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ENCYCLIQUE
    1 MOIS DE MARIE
    1 PAPE DOCTEUR
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    1 REFUGE LE
    1 SAINTETE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BERNARD, LOUIS
    2 BOSTOK, JEANNE-FRANCOISE
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 PIE IX
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    2 VEUILLOT, LOUIS
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 29 avril [18]53.
  • 29 apr 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je vais vous envoyer le règlement des Rosines. Il est, je crois, en italien, mais vous trouverez bien assez de monde pour vous l’expliquer. C’est par mégarde que je vous ai écrit, rue du faubourg Saint-Honoré.

L’abbé Bernard ne s’oppose pas, que je sache, à ce que d’autres que lui s’occupent de l’oeuvre du colportage, mais il y a là-dessous un petit mystère: c’est la Conférence de Saint-Vincent de Paul qui voudrait s’emparer de l’oeuvre. L’abbé Bernard répond: [[Faites, de votre côté, ce que vous voudrez; moi, je me tiens en dehors de vous]]. La raison qu’il m’a donnée, c’est qu’il y a été pris une première fois et qu’il ne veut pas l’être une seconde.

L’idée de vendre vos terrains un million est quelque chose de prodigieux. Plaise à Dieu que cela se réalise un jour! Ce serait trop beau. Soeur Jeanne-François se décide donc enfin à faire profession![i]

Je voudrais bien me mettre tout de bon à ma sainteté. Je cherche à m’approcher le plus possible du but, et puis je dégringole. J’ai fait pourtant de très beaux projets pour le mois de Marie. Dieu veuille que cela réussisse enfin!

Il me semble que je procède aujourd’hui par exclamations. Adieu, ma fille. Prenez-moi tel que je suis.

Vous ai-je écrit que j’ai vu Veuillot et qu’il m’a raconté des choses prodigieuses? A Rome, on est résolu d’aller en avant et de frapper ferme qui ce soit[2].

Adieu. Il faut que j’aille présider le Tiers-Ordre des Soeurs.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Jeanne-Françoise Bostok, entrée à l'Assomption le 3 mars 1850, fera profession le 30 avril 1853.
2. Revenant de Rome avec l'abbé Henri, Louis Veuillot s'arrête, les 23 et 24 avril, à la Maison de l'Assomption. Rappelons que, le 8 avril, à la réception de l'encyclique *Inter multiplices,* Mgr Sibour a fait rapporter la mesure prise contre lui et *l'Univers,* et que, le 11 avril, le journal a publié intégrale ment le texte de l'encyclique datée du 21 mars. On comprend la réception chaleureuse que reçut à Nîmes Louis Veuillot. Vincent de Paul Bailly en écrit à son père le 25 avril: <>. Après le dîner qui regroupait ses amis de Nîmes et de Montpellier, <>. La crainte de manquer le chemin de fer mit fin à <>.
Dans le n. de mai de la *Revue de l'enseignement chrétien,* le P. d'Alzon s'expliquera, en <>, sur la portée de l'encyclique. Il y voit la consécration de <> qu'éprouve la société chrétienne <>, après les maux de la Réforme, de la philosophie des Lumières, de la Révolution et du gallicanisme de toute nuance politique et religieuse, et devant les querelles de ces derniers temps au sein de l'Eglise: conciles provinciaux, liturgie, études classiques et sacrées, droits et devoirs des écrivains laïques. <<La pensée de Pie IX, écrit-il, nous semble surtout se révéler dans l'invitation si souvent répétée de prendre pour mot de ralliement les droits de la chaire apostolique, et d'exciter de plus en plus l'amour des peuples pour l'Eglise et pour le siège suprême qui en est le centre. *<>.* Ces paroles, adressées d'abord aux Evêques, le sont égale ment à tous les prêtres et à tous les chrétiens; nous sommes heureux de les prendre pour notre devise et pour point de départ de tout notre enseignement>>.