Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.277

4 may 1853 [Nîmes], BAILLY_MONSIEUR

Son contentement et le ravissement de tous d’avoir comme hôte en la maison de Nîmes son fils aîné, Vincent de Paul.

Informations générales
  • T1-277
  • 253
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.277
  • Orig.ms. ACR, AN 154;D'A.,T.D. 39, n.8, p.77.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 JOIE
    1 MAITRES
    1 PERE DE FAMILLE
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    2 BAILLY, ADRIENNE
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BRUN, HENRI
    3 POLOGNE
  • A MONSIEUR EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_MONSIEUR
  • mercredi, 4 mai [ 1853].
  • 4 may 1853
  • [Nîmes],
La lettre

Vous avez tant de peines, cher Monsieur Bailly, que quand on peut vous donner un peu de joie, ce serait bien mal de ne pas vous la procurer. Je veux donc vous dire que nous sommes ici tous ravis de votre fils. C’est un jeune homme admirable de politesse, de piété, de modestie, de bonne conduite. Sa tournure si distinguée ne lui nuit pas non plus; enfin, je suis enchanté de l’avoir, et comme je pense que cette petite confidence ne vous fera point de peine, je veux vous la transmettre après très mûre réflexion, car il y a quinze jours que je voulais vous écrire.

Cette lettre n’étant à d’autre fin que de vous faire plaisir et de donner un peu de joie à votre coeur de père, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde[1].

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Par les lettres de son fils aîné, M. Bailly savait aussi tout son contentement d'être l'hôte du M. d'Alzon et de la maison de l'Assomption, où il allait volontiers après son service au télégraphe. Elles trahissent déjà la plume du futur journaliste, à l'affût de l'événement et du détail pittoresque, et dont l'humour le dispute à la bienveillance. C'est toute la vie concrète de la maison de l'Assomption que nous y retrouvons: son organisation complexe, son fonctionnement, ses festivités religieuses et familiales, ses activités scolaires et apostoliques, les membres du personnel, et *le Père.*
<>. (25 avril, à son père).
Ecrivant à sa soeur pour la distraire dans son <> en Pologne, Vincent de Paul accuse à des sein les traits du portrait:
<<Ici, nous sommes sous l'empire théocratique, le chef visible de notre société est *le Père,* nom redoutable dont l'autorité absolue serait une tyrannie insupportable s'il ne régnait théocratiquement, ou plutôt pour laisser ce mot païen, s'il ne gouvernait au nom de la bonne Vierge, la Mère et glorieuse souveraine de l'Assomption et de tout ce qu'elle renferme. M. l'abbé d'Alzon est, tu le sais, d'une taille imposante; il porte toujours la tête haute, et avec sa longue soutane, son camail, il a un port magnifique. Il est à la tête d'une communauté dont il est le général, le fondateur, le supérieur, le Père, etc. Les religieux font entre ses mains, m'a-t-on assuré, au moins pour un temps limité, les trois grands voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance; ces derniers obéissent toujours sans hésiter, parce qu'ils sont engagés, mais le reste de la maison n'est pas moins docile. La moindre parole du Père est irrévocable, on ne réplique jamais, on se soumet toujours, et l'économe qui parlait une fois d'une dépense inutile, disait: <>. Il est difficile d'être plus maître chez soi que M. d'Alzon; il n'a aucun compétiteur, il est toujours prêt à exclure sans calculs quiconque ne partage pas l'esprit de sa maison, ne composant jamais, comme il dit avec sa conscience. Voilà un portrait détaillé du chef de notre société; c'est qu'ici, plus que partout ail leurs, il est vrai de dire que la tête *c'est tout.*
<>.