Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.280

10 may 1853 Nîmes, fête de saint Antonin. MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il s’agit d’arriver à l’état d’amour désintéressé que Jésus-Christ exige d’elle. – Le reste est un moyen; pourtant il s’offre à elle pour lui faire pratiquer l’obéissance et la mortification.

Informations générales
  • T1-280
  • 255
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.280
  • Orig.ms. ACR, AD 889; D'A., T.D. 21, n. 146, pp. 89-90.
Informations détaillées
  • 1 BUT DE LA VIE
    1 DEPASSEMENT DE SOI
    1 DIVIN MAITRE
    1 ENFANCE SPIRITUELLE
    1 EXERCICE DE L'OBEISSANCE
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 IMPRESSION
    1 JOUISSANCE DE DIEU
    1 MERCREDI DES CENDRES
    1 MORTIFICATION
    1 SEVERITE
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [10 mai 1853].
  • 10 may 1853
  • Nîmes, fête de saint Antonin.
La lettre

Ma chère fille,

Votre lettre me préoccupe beaucoup. Il y a là une partie à laquelle je suis un peu embarrassé de répondre: c’est la première. Dans quelle mesure devez-vous être petite enfant? Franchement je n’en saurais plus rien, si je ne croyais voir une réponse très claire dans ce que vous me dites de votre impression du mercredi saint. Très évidemment, cette impression est une très grande grâce et doit vous attirer à cet état d’amour désintéressé que Notre-Seigneur désire de vous. Voilà votre but, votre unique but; le reste désormais doit être un moyen. Je me mets tout à votre disposition, ma chère fille, pour vous faire plus ou moins obéir, selon que vous le croirez utile à votre avancement dans l’amour de Notre-Seigneur, tel que vous avez senti qu’il vous le demande et tel que vous devez le lui donner. Ce bien que Notre-Seigneur vous offre est quelque chose de trop précieux, pour que ce ne fût pas une très grande faute à vous d’apporter quelque répugnance à y correspondre. J’espère donc que vous allez vous jeter à corps perdu dans les bras de notre divin Maître et vous occuper, autant qu’il vous en fera la grâce, de l’aimer encore plus pour lui que pour vous. Il n’est pas nécessaire, remarquez-le bien, que vous ayez toujours une impression bien sensible de cette espèce d’amour; du moment que vous savez que Notre-Seigneur vous le demande, cela doit vous suffire. Je ne vais pas plus loin aujourd’hui. Veuillez me répondre deux mots pour me dire:

1° Si vous croyez, par ma réponse, que j’ai bien compris votre pensée. 2° Si vous pensez que je doive, pour vous établir dans cet état où je vous crois appelée, être sévère avec vous sur l’article mortification, ou si je ne ferai pas mieux de vous y laisser arriver comme de vous-même, par le besoin de donner une preuve d’amour à Notre-Seigneur. Ce que je dis de la mortification, je le dis aussi de l’obéissance.

Vous aurez un de ces jours la visite de Mme de Rocher, une de nos tertiaires, fort douce et fort bonne.

Adieu, ma fille. J’attends une réponse à cette lettre sous peu de jours. Voulez-vous que je vous en fasse une obéissance.

J’aime mieux ne pas vous parler affaires, afin de ne pas mêler les sujets.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La précision: 10 *mai 53* est de la main de Mère M.-Eugénie.