Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.295

8 jun 1853 Nîmes, GUERANGER Dom

Il lui demande sa collaboration pour parfaire son travail de révision des livres liturgiques du diocèse de Nîmes qui vient de prendre le rite romain. – Il faut garder aux principes romains leur vitalité et en tirer d’autres conséquences pratiques.

Informations générales
  • T1-295
  • 264
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.295
  • Orig.ms. Archives de Solesmes; ACR, CV 78 (photoc.).
Informations détaillées
  • 1 BREVIAIRE ROMAIN
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 GALLICANISME
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 PROPRE DE NIMES
    1 PROPRES DES DIOCESES
    1 REFORME LITURGIQUE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CESAIRE D'ARLES, SAINT
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 GILLES, SAINT
    3 ATHENES
    3 FRANCE
    3 NIMES, DIOCESE
    3 SOLESMES
  • A DOM GUERANGER
  • GUERANGER Dom
  • 8 juin 1853.
  • 8 jun 1853
  • Nîmes,
La lettre

Mon Très Révérend Père.[1],

Enfin, nous allons laisser le bréviaire de Nîmes pour revenir au romain; mais il nous faut un propre. Chargé de le préparer, d’après les indications du Chapitre, j’ai terminé tant bien que mal mon travail; toutefois, bien des légendes me satisfont peu, et ma conscience n’est pas tranquille. Je viens, mon Révérend Père, vous prier, au nom de Monseigneur de Nîmes, de vouloir bien me dire s’il vous serait possible de reviser vingt-cinq ou trente légendes à quoi se réduisent les vies des saints du pays. Je vous ferai observer que dans les légendes du romain pour saint Gilles[2], l’un de nos principaux saints, il y a une erreur sur son origine, Athènes n’ayant pas de roi quand saint Gilles naquit, et un anachronisme: le saint Gilles avec qui saint Césaire était lié, était autre que le fondateur de notre célèbre abbaye.

Si vous vouliez bien le permettre, j’aurais l’honneur de vous envoyer notre projet de calendrier, le propre du missel et le propre du bréviaire. Vous auriez la bonté de donner votre avis sur tout cela.

Veuillez, mon Très Révérend Père, agréer l’hommage de mes sentiments les plus respectueux que je suis si heureux de vous offrir à l’occasion d’une nouvelle victoire liturgique.

P. S. Oserai-je vous faire observer que la bataille sur les missels et les bréviaires une fois gagnée, il serait peut-être bon d’engager une nouvelle campagne avec le gallicanisme sur quelque autre terrain. Car, si l’on ne tire pas, comme vous l’aviez fait si admirablement, les conséquences pratiques des principes romains, ils risqueront bien de perdre une vitalité dont nous avons pourtant un bien grand besoin aujourd’hui.

E. D'ALZON. V. g. de Nîmes
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon était lié d'amitié avec Dom Guéranger (1805-1875) depuis son adolescence à Paris et, dès les débuts, par des amis communs comme du Lac, avait suivi la restauration des Bénédictins en France et toute l'oeuvre de l'abbé de Solesmes.
2. Le ms porte: saint *Giles.*