Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.296

9 jun 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Son moral est plus atteint que son physique. – Accident arrivé à la procession. – Apostolat auprès des protestants.

Informations générales
  • T1-296
  • 265
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.296
  • Orig.ms. ACR, AD 894; D'A., T.D. 21, n. 151, p. 93.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACCIDENTS
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 PREDICATION
    1 PROCESSIONS
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 SALUT DES AMES
    2 BAILLY, ADRIENNE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 JELOWICKI, ALEXANDRE
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 9 juin [18]53.
  • 9 jun 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je crois que j’ai besoin de quelques soins, mais je ne suis peut-être pas si fatigué qu’on le suppose. C’est le moral qui est dans un état pitoyable, mais je l’accepte de bon coeur. Si vous voulez savoir mon état, lisez le psaume XXXVII: c’est le 3° de ceux de la pénitence. Sauf un ou deux détails, il me semble écrit pour moi. Je vous dis tout cela, mais il faut que la volonté de Dieu se fasse, et puis je le mérite.

Je n’avais pu assister à la procession de Sainte-Perpétue, à cause de mon catarrhe. Quand le Saint-Sacrement fut devant la maison, je sortis et vis la catastrophe, qui, après tout, n’a pas été grand-chose: un plan incliné glissa, voilà tout; un seul homme a été assez souffrant[1].

Ce que vous me dites du P. Jelowicki me fait plaisir. Je crois que ce serait bien leur intérêt de nous venir. Je prie beaucoup pour cela et je fais bien prier.

Si vous voyez le petit Cabrières, vous pouvez lui dire que je m’occupe en ce moment d’une oeuvre pour la conversion des protestants et que je compte sur lui pour m’aider, même quand il ne serait pas prêtre assomptioniste. Quant à faire des missions, il ne faut pas qu’il y songe; en quatre jours, il serait mort. Il ne sait pas ce que c’est que cette vie. A moins d’un tempérament exceptionnel, on y périt trop facilement. Mais je lui ménage un genre d’apostolat plus efficace, et plus convenable à sa santé et à son genre onctueux[2].

Quelque chose me pousse à m’appuyer beaucoup sur vous, mais uniquement dans ce qui est de la gloire de Dieu. Quant à ma pauvre carcasse, il me semble que je dois la mettre sous la croix de Notre-Seigneur, qui me relèvera ou me brisera comme il lui plaira. C’est, il me semble une affaire entre lui et moi.

Adieu. Si vous avez le temps, récitez quelquefois les psaumes de la pénitence à mon intention. Adieu.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voici le fait, vu par <>, V. de P. Bailly, qui en écrit à sa soeur, le 31 mai:<>*.
2. Anatole de Cabrières, qui achevait ses études ecclésiastiques à Saint- Sulpice, était lié d'amitié avec l'abbé d'Everlange, prêtre, et plus âgé que lui de dix ans: <>. Mère M. Eugénie, qui rapporte cela au P. d'Alzon, le 30 mai, y voit elle aussi <>, et elle ajoute: <>. - Ce qui veut dire que le P. d'Alzon admet que la prédication entre dans la perspective des oeuvres de l'Assomption.