Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.301

21 jun 1853 [Nîmes, ESCURES Comtesse

La mission qu’il lui a confiée donne un but à sa vie. – Si l’on veut aller à Dieu, il faut dépasser son amour-propre. – Sa santé est fort mauvaise. – Qu’elle prie pour la conversion des protestants.

Informations générales
  • T1-301
  • 271
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.301
  • Orig.ms. ACR, AN 33; D'A., T.D. 38, n. 33, pp. 161-162.
Informations détaillées
  • 1 BUT DE LA VIE
    1 CONTRARIETES
    1 EFFORT
    1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 FOI
    1 GENEROSITE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 SALUT DES AMES
    1 SYMPTOMES
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 ROUSSEAUX, MESDEMOISELLES
    3 ALES, PROPRIETE D'ARENES
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le] 21 juin [18]53.
  • 21 jun 1853
  • [Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Amélie de Pélissier
    13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées
    Paris.
La lettre

Je vais vous répondre deux mots, ma chère fille, pour vous conjurer d’entrer tous les jours un peu plus dans les pensées de foi et d’obéissance. En acceptant cette disposition de vous consacrer à la conversion des protestants, je vous ouvre, ce me semble, la carrière qui peut correspondre le mieux à l’idée qu’avaient les demoiselles des R[ousseaux]; car, il me paraît que voilà une oeuvre de zèle, une oeuvre d’apostolat pour lequel la vie religieuse n’est pas indispensable, et où l’on peut se sanctifier en sanctifiant les autres. Les incertitudes que vous éprouvez ne m’épouvantent pas. Quand vivrez-vous sans incertitudes? Souvenez-vous qu’il y a un fond de caractère, dont il faut tenir et ne pas tenir compte. Votre vie a besoin d’un but. En voilà un tout trouvé, et, certes, il me semble que vous pouvez faire un jour un bien immense, si vous voulez vous y porter un peu généreusement.

Les détails que vous me donnez sur le Tiers-Ordre de Paris m’intéressent beaucoup, et je trouve que vous n’êtes guère courageuse de vouloir reculer, parce qu’on vous donne un emploi où, après tout, votre amour-propre, en souffrant un peu, vous fournit l’occasion d’acquérir quelques mérites. Ne faut-il pas fouler aux pieds son amour-propre, si l’on veut aller à Dieu et travailler pour sa gloire? Allons, allons, un peu plus de force et de courage.

Puisque vous voulez savoir de mes nouvelles, vous n’apprendrez rien de bon: je suis sans forces physiques, et le moindre travail m’épuise. Je reste à Nîmes, parce que j’y suis nécessaire. J’ai bien des tracas; il faut tout arranger pour le mieux, quoique le mieux ne soit pas toujours quelque chose de bien fameux. Je ne pense pas aller à Paris de quelque temps. J’ai pris des renseignements sur Arènes; je crois devoir vous prévenir que cette propriété se détériore tous les jours. Il faudrait ou s’en défaire ou s’en occuper, ce que ne font pas les vôtres. Je vous recommande de prier beaucoup pour les protestants; à force de prières, Dieu se laissera toucher. Le moment est venu, je crois, de commencer un grand ébranlement. Du reste, tout est entre les mains de Dieu; mais que ne va-t-on pas chercher dans ces mains divines par la prière?

Adieu, ma fille. Voilà une longue lettre pour moi. Que d’autres choses n’aurais-je pas à vous dire? Nous examinerons si vous ne feriez pas bien de venir un peu ici après les fortes chaleurs. Qu’en pensez-vous?

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum