Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.307

6 jul 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

N’ayant pas voulu lui écrire par un autre, il ne lui a pas écrit du tout. – Neuvaine aux anges gardiens des protestants. – Il s’occupe des Constitutions.

Informations générales
  • T1-307
  • 276
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.307
  • Orig.ms. ACR, AD 900; D'A., T.D. 21, n. 157, p. 96.
Informations détaillées
  • 1 ACTIONS
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 CONSTITUTIONS DE 1855
    1 CONVERSIONS
    1 DEVOTION AUX ANGES GARDIENS
    1 EXAMEN DES JEUNES PRETRES
    1 NEUVAINES DE PRIERES ET DE PENITENCES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 PROTESTANTISME
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 SYMPTOMES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHAVAUX
    2 RANCE, ABBE DE
    3 AVIGNON
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 6 juillet 1853].
  • 6 jul 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je m’en veux d’avoir cédé au poids de fatigue qui m’écrase et qui me force à rester étendu trop longtemps sur mon lit. Je n’ai pas voulu employer pour vous écrire, comme je l’ai fait pour d’autres, une plume étrangère; il en est résulté que je ne vous ai pas écrit du tout. Il faut convenir que le bon Dieu nous envoie à chacun une bonne petite dose d’incapacité physique; mais vous, vous souffrez, tandis que pour moi il ne s’agit que d’un peu d’affaissement[1].

Je ne crois pas réussir à négocier les actions que vous me proposez. On me parle d’un emprunt de 100.000 francs au 4%. S’il réussit, ce serait trop beau. Je fais une neuvaine aux anges gardiens de tous les protestants de la province d’Avignon, 150.000 ou 160.000 esprits célestes[2]. C’est bien quelque chose. Quant à M. Chavaux, notre receveur général, je ne m’adresserai pas à lui[3].

Adieu, ma fille. Si je ne vous écris pas un peu matin, je n’aurai pas le temps plus tard, parce que nous avons les examens des jeunes prêtres, et, à cette heure, je suis brisé depuis la tête jusqu’aux pieds. Je m’occupe des Constitutions en lisant des règles d’Ordres, M. de Rancé, etc.[4]. Au moins cela me sert à me prouver que je ne suis pas même l’ombre d’un religieux, et pourtant je veux l’être.

Notes et post-scriptum
1. Tandis que le P. d'Alzon passe par un état de prostration physique, Mère M.Eugénie de Jésus éprouve, pendant des semaines, une crise articulaire dans une jambe au point de ne pouvoir marcher.
2. S'il y a là un indice de la population protestante dans la province (ecclésiastique) d'Avignon, il est sûrement en deçà de la réalité. En parlant de 20.000 protestants et de 40.000 catholiques pour la seule ville de Nîmes, V. de P. Bailly était plus proche de la réalité.
3. Pour une avance d'argent
4. La perspective d'union avec d'autres instituts, comme les Résurrectionistes polonais, pousse le P. d'Alzon à parfaire la rédaction des Constitutions de l'Assomption, ou *Règle de l'Assomption* achevée en 1855.