Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.309

10 jul 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Résultat de ses conversations avec le P. Jérôme, Résurrectioniste: en quoi on est d’accord et en quoi on diffère. – On reprendra la conversation en octobre. – Dans un an, il y aurait une assemblée plus nombreuse et plus décisive.

Informations générales
  • T1-309
  • 278
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.309
  • Orig.ms. ACR, AD 903. D'A., T.D. 21, n. 160, pp. 97-98.
Informations détaillées
  • 1 CLERGE PAROISSIAL
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 EVEQUE
    1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 GENERAL A VIE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 PAROISSE
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    2 BAILLY, ADRIENNE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LAURENT, CHARLES
    2 ROUX-LAVERGNE, PIERRE-CELESTIN
    3 AUTRICHE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 POLOGNE
    3 RUSSIE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 10 juillet [ 18]53.
  • 10 jul 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Le P. Jérôme est parti hier soir; excusez-moi de ne pas vous avoir écrit plus tôt. J’avais, en même temps que sa visite, les examens à l’évêché; aujourd’hui encore, l’ordination de M. Roux-Lavergne[1], et je me relève de mon lit, après y être resté étendu depuis 11 heures jusqu’à présent. Nous nous sommes entendus sur tout: mêmes idées philosophiques, théologiques, nous ne faisons pas de politique, — même but, acceptation des mêmes moyens. Sur l’office, je pense qu’il faudra en venir à son idée ou ne le réciter que dans les maisons un peu nombreuses, en fixant le nombre. Leur article sur la pauvreté me semble mieux rédigé que le nôtre.

Le P. Jérôme m’a proposé de former des couvents pour nous charger des paroisses populeuses. J’ai refusé net, à cause de la lutte probable avec les prêtres séculiers et les évêques. Je n’y ai consenti que pour les missions étrangères, où, à proprement parler, il n’y a pas de paroisse. La seule difficulté est pour le général. Sera-t-il à vie ou pour un temps? Son opinion est conforme à la mienne, mais les siens pensent autrement. Ce sera la chose à débattre[2].

Nous avons mis, de part et d’autre, la plus entière franchise. Je crois qu’il a dû être content de moi. Il repassera par Nîmes au mois d’octobre. Peut-être ira-t-il d’ici à Paris, à cause de vous. Il m’a proposé une réunion générale, l’an prochain. Il voulait que ce fût à Nîmes. J’ai proposé Paris, afin que nous puissions vous avoir à portée, et il y a consenti avec le même sentiment qui me faisait faire la proposition. Toutefois cela ne dépend pas de lui seul.

Voilà le résultat résumé de nos conversations, que je développerai de vive voix. Il a été entendu que si nous nous réunissions, un de leurs Pères sera mis à la disposition de vos Soeurs. Il aurait également des sujets précieux à vous confier. Mais qu’y aura-t-il d’ici à un an? Le diable ne nous fera-t-il pas la guerre? Ne nous chassera-t-il pas de Paris?

Adieu, ma fille. Me voilà bien long pour aujourd’hui. Il faut que j’écrive au P. Laurent que je n’ai pas un sou et que, dans ce moment, il m’est impossible de donner ma signature[3].

Tout à vous en Notre-Seigneur.

Vous soutenez-vous toujours dans le mieux?

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1.<>. Et comme sa soeur Adrienne séjourne en Pologne, il a été très attentif aux dires>>d'un célèbre prédicateur polonais [le P. Jérôme] qui a passé quelques jours ici la semaine dernière>>: il <>.
2. A l'Assomption, on est pour le généralat à vie.
3. L'achat définitif de Clichy était fixé au 16 juillet. Au reçu de la lettre du P. d'Alzon, <>. Le 17 juillet, le contrat étant passé, Mère M.-Eugénie écrit de nouveau: <>.
Le 17 juillet, le P. Laurent envoie au P. d'Alzon la note à payer:
achat de Clichy 157.500
frais, etc. 11.000
emprunt +32.000 200.500 francs