Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.310

16 jul 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

De la faiblesse physique qui leur est commune, il en tire la nécessité d’une plus grande énergie morale. – Il a à ses ordres trois postulantes converses. Il voudrait quelques mots sur un abbé Etienne. – Ses religieux voudraient l’envoyer se reposer, mais l’évêque lui fait garder l’évêché.

Informations générales
  • T1-310
  • 279
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.310
  • Orig.ms. ACR, AD 904; D'A., T.D. 21, n. 161, p. 98.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 EFFORT
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 PROJETS D'UNION
    1 REFUGE LE
    1 RELIGIEUSES
    1 SANTE
    1 SOEURS CONVERSES
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 ETIENNE, ABBE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 PIE IX
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 LYON
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS, CHAILLOT
    3 PARIS, RUE DE GRENELLE
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 16 juillet [18]53.
  • 16 jul 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Vous avez besoin d’un grand courage pour porter cette masse de peines et de douleurs que le bon Dieu vous envoie, car, si je ne me trompe, vous avez au moins autant d’ennuis du coté de l’âme que du coté du corps. Ce pauvre corps a bien besoin que vous le traitiez avec un peu de miséricorde. Lorsque je lis le détail de votre faiblesse physique et de tous ces évanouissements, et que je vois que vous n’êtes pas seule à vous trouver ainsi sans vigueur, je me demande si nous ne touchons pas à la fin du monde, comme le P. Jérôme en paraît être persuadé. La conclusion que j’en tire est la nécessité d’acquérir une plus grande énergie morale. Du reste, ma chère enfant, Dieu me pousse, je ne sais pourquoi, à m’offrir à lui pour accepter toutes les épreuves qu’il lui plaira de m’envoyer, et il me semble que, si j’accepte, elles ne seront pas petites. Voulez-vous que nous nous offrions ainsi tous les deux pour le jour de l’Assomption.

J’ai à vos ordres trois Soeurs converses, qui n’ont guère que leur personne et leur trousseau à vous offrir. Elles savent coudre et sont de très bonne santé. Il y en a une que la supérieure du Refuge voulait pour Soeur de choeur; on n’en veut pas à Lyon. Elle m’assure qu’elle la regrette beaucoup. Cette fille n’était pas entrée chez les Dames de Marie-Thérèse[1]. On lui voulait plus d’instruction.

Qu’est-ce que l’abbé Etienne, ex-jésuite, et son oeuvre de l’Apostolat de Jésus?[2] Il m’écrit que, d’après ce qu’il apprend de moi par vous, il m’aime beaucoup et m’offre de m’associer à lui. Je ne vous remercie pas de tout ce que vous faites pour moi; cependant j’en suis bien touché. Mais, d’autre part aussi, me voilà bien dans l’embarras, si la Sainte Vierge ne me vient pas en aide.

Adieu. Je n’ai plus grand force pour vous écrire. Si je puis, je reprendrai la plume ce soir. Nos Frères veulent m’envoyer chez moi quelques jours. L’évêque me fait garder l’évêché.

Tout à vous, ma bonne fille, avec un coeur bien dévoué.

Je ne vous dis pas combien je prie Dieu de faire de vous une religieuse sainte par une charité simple, humble et souple.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les Dames de Marie-Thérèse tenaient le Refuge de Nîmes (cf. *Lettres* II, p. 18, note 1). 2.<>.
Dans sa lettre du 10 juillet, adressée au P. d'Alzon, l'abbé Etienne disait au P. d'Alzon comment il en était venu, après avoir passé un temps chez les Jésuites, à jeter les bases d'une congrégation <>. Aussi le titre donne à sa fondation était celui de *l'Apostolat de Jésus.* Avec quelques prêtres, l'abbé Etienne s'était établi dans la <>. Il s'agissait donc d'une congrégation missionnaire en milieux populaires et pour prévenir leur <>. L'abbé Etienne avait entendu parler des projets apostoliques du P. d'Alzon, par son ami du Lac, par la supérieure de l'Assomption, par le supérieur des missionnaires polonais, par le P. Ventura... Il savait qu'à Rome, on désirait <>, aussi faisait-il des avances au P. d'Alzon pour <> On commencerait par l'union des prières et par la correspondance d'abord, et par une fusion ensuite>>.
Une autre lettre de l'abbé Etienne du 3 janvier 1854, nous révèle qu'il est allé à Rome, vers la fin de l'année pour présenter au Pape sa fondation, et qu'à l'aller, il s'est arrêté à Nîmes pour reparler d'union avec le P. d'Alzon (*Lettre 330,* note 2). Par cette même lettre, nous savons que le P. d'Alzon avait écrit à l'abbé Etienne, le 13 juillet: <>.