Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.312

18 jul 1853 Nîmes, ESCURES Comtesse

Il ne pense pas aller à Paris de quelque temps. – A propos de personnes amies. – Peut-être ira-t-il à Rome cet hiver, de toute façon il compte sur elle pour l’oeuvre des protestants. – Il n’a pas parlé en détail du Tiers-Ordre au P. Ventura.

Informations générales
  • T1-312
  • 280
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.312
  • Orig.ms. ACR, AN 35; D'A., T.D. 38, n. 35, pp. 165-166.
Informations détaillées
  • 1 ENFANTS
    1 SALUT DES AMES
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    2 ALEYRAC, BARON D'
    2 ALMEIDA, MADAME D'
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 ROUSSEAUX, MESDEMOISELLES
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 BEAUVOIR, PROPRIETE
    3 CHUSCLAN
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • 18 juillet [18]53.
  • 18 jul 1853
  • Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle de Pélissier
    13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées
    Paris.
La lettre

Il y a un mot dans votre lettre qui me fait de la peine, mon enfant; vous croyez que vos lettres ne font que m’ennuyer. Cela me fâche que vous ne pensiez pas qu’elles me font un grand plaisir. Je suis assez souffrant encore; cependant, je vais un peu mieux. J’ai pour le moment énormément à faire ici, et je ne pense pas pouvoir aller de quelque temps à Paris.

Allez au bord de la mer avec Mme d’Almeida[1]. Je fais ce que je puis auprès de M. d’Aleyrac, pour le décider à permettre que Noémi passe un mois de vacances à Chusclan. En viendrai-je à bout? Pour le bien général, peut-être ferez-vous mieux de ne pas aller voir Mme d’Al[eyrac]. Il faut avant tout qu’elle ait sa fille, si c’est possible. Mais, quoique bien des choses semblent s’y opposer, au moins faut-il écarter toutes les petites appréhensions de complot préparé qui tourmentent certaines têtes.

Quand j’ai parlé de Beauvoir, c’est qu’il n’y a pas longtemps on m’a proposé de me le vendre.

Savez-vous que probablement j’irai à Rome vers novembre, décembre ou janvier, et qu’à mon retour il faudra vous occuper pratiquement de l’oeuvre des protestants? Déjà les petites filles abondent; vous en aurez plus que vous ne le voudrez. Songez donc à ces pauvres petites âmes qui vous devront le ciel. Que de bien ne pourrez-vous pas faire aussi pour préparer des abjurations! Peut-être, sous ce rapport, un lieu hors du diocèse serait-il préférable. Vous désirez être auprès de moi, ma fille, et moi aussi je le désire bien fort. Mais où serai-je? Peut-être entre quatre planches, peut-être à Rome, à Paris, à Nîmes; je n’en sais rien. L’essentiel est que nous profitions de tous les instants, où nous pourrons nous voir pour parler un peu de notre sanctification et y travailler le plus efficacement possible.

Je n’ai point parlé en détail du T[iers-] O[rdre] au P. V[entura]; mais je lui en ai parlé, et les demoiselles[2] des R[ousseaux] peuvent s’en expliquer avec lui. Pour le moment, je crois être très bien avec ce bon Père.

Quant à toutes les imaginations qui vous tracassent, je ne pense pas qu’il faille vous en alarmer beaucoup. Ce sont des ennuis qui arrivent à tout le monde et qui passent; il faut les traiter par le mépris.

Adieu, ma chère fille. Voilà une longue lettre pour moi. Ecrivez-moi bientôt et beaucoup, et songez que Dieu vous veut tous les jours un peu plus. Tout vôtre avec l’affection la plus paternelle.

Je ne me relis pas.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La vicomtesse d'Almeida était une tertiaire de l'Assomption de Paris: <>, écrivait d'elle, le 20 avril, Mère M.-Eugénie au P. d'Alzon.
2. Le ms porte: *Dlles,* et non *Dmes* (T.D.).