Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.318

2 aug 1853 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il attend une réponse au sujet des postulantes converses. – On a tort de lui dire qu’il voulait faire d’elle un saint et non point une sainte, parce que lui même manque d’énergie.

Informations générales
  • T1-318
  • 286
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.318
  • Orig.ms. ACR, AD 908; D'A., T.D. 21, n. 165, pp. 100-101.
Informations détaillées
  • 1 CRITIQUES
    1 ENERGIE
    1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
    1 PURETE D'INTENTION DE L'APOTRE
    1 REFUGE LE
    1 RELIGIEUSES
    1 SAINTETE
    1 SOEURS CONVERSES
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 SAINT-BRUNO, SOEUR
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 2 août 1853.
  • 2 aug 1853
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Avant de vous parler de rien, permettez-moi de vous demander si vous voulez que, des trois Soeurs converses que je vous avais proposées, je vous en envoie deux qui me paraissent bien, sur lesquelles j’ai les meilleurs renseignements et qui me paraissent pressées de se placer dans un couvent. Il en est une que je pourrais colloquer ailleurs, et la supérieure du Refuge, la Mère Saint-Bruno, m’assure qu’elle la croit très bon sujet. Elle l’eût voulu pour Soeur de choeur.

Depuis que vous êtes souffrante, ma chère enfant, je demande à Dieu que votre santé soit pour vous une occasion de sanctification, mais je ne sais si je dois vous avouer le sentiment égoïste que j’éprouve, celui d’une extrême défaillance que j’offre bien vite à Dieu, mais qui me donne bien vite des remords, car ce n’est pas à vous à me supporter, mais à moi à vous être un appui. Alors les reproches se succèdent et je m’en veux de ne pas vous être assez bon. Toutefois, laissez-moi vous le dire, la personne qui vous a troublée, en vous disant que je voulais faire de vous un saint et non pas une sainte, avait bien tort, parce que, après tout, je me reproche sans cesse de manquer d’énergie et d’en communiquer trop peu. Quant à vous, ma chère enfant, je voudrais vous donner à un point que je ne puis dire toute la perfection que peut désirer Notre-Seigneur, car, après tout, c’est à celui à qui vous appartenez à fixer ce qui vous convient[1].

Adieu, pour ce soir. Le temps me manque pour vous en dire plus long, et puisque vous trouvez quelque satisfaction à recevoir de mes lettres, je veux au moins vous témoigner tout mon bon vouloir à vous être père et ami, comme je le suis en effet.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
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