Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.324

31 aug 1853 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Voeu qu’il a envie de faire à la fondatrice des Soeurs de la Présentation. – Dieu prend par la maladie ce qu’on ne lui donne pas par la pénitence. – Il enverra peut-être son frère en Algérie. – Il prêche une retraite aux professeurs de l’enseignement libre.

Informations générales
  • T1-324
  • 292
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.324
  • Orig.ms. ACR, AD 912; D'A., T.D. 21, n. 169, p. 103.
Informations détaillées
  • 1 COLONIES AGRICOLES
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 MALADIES
    1 PENITENCES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SACRIFICE DE LA MESSE
    2 ANNE-MARIE RIVIER, BIENHEUREUSE
    2 MILLERET, EUGENE
    2 ROBINET DE CLERY, MADAME ALEXANDRE
    2 VERDET, LAURENT-REGIS
    3 ALGER
    3 ALGERIE
    3 BOURG-SAINT-ANDEOL
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 MONTPELLIER
    3 VALBONNE
  • A LA R.MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 31 août [18]53.
  • 31 aug 1853
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Que faut-il donc faire pour vous guérir? Je vais dire ces jours-ci la messe pour vous, le plus souvent que je le pourrai. J’ai envie de faire le voeu d’aller au tombeau de Mme Rivier[1], la première fois que j’irai à Valbonne. Cette sainte femme, morte il y a quinze ans, fondatrice des Soeurs de la Présentation, fait des miracles. Seulement je vous préviens qu’elle a passé par les maladies les plus extraordinaires et que, vers la fin de sa vie, elle avait perdu l’usage des jambes. Si elle veut vous traiter comme elle l’a été elle-même, prenez garde à vous.

En pensant à vous, il y a quelques heures, je me figurais que peut-être Notre-Seigneur vous voulait plus mortifiée et qu’il vous prenait, par la maladie, ce que vous ne voulez pas lui donner par la pénitence. Je regrette bien que vous ne soyez pas contente de vous pour le progrès dans la vertu. Il me semble pourtant que rarement vous aurez une occasion plus favorable de vous remonter. Croyez-vous que vous ne puissiez pas prendre un peu de temps pour remonter votre âme? Il me semble que l’excès de condescendance envers vos Soeurs ne doit pas aller jusque là qu’elle vous empêche de profiter d’une aussi belle occasion de progrès.

Mme de Cléry est tout heureuse de faire quelque chose pour votre frère, à cause de moi. Vous n’aurez pas à lui en avoir de la reconnaissance. J’attends encore une réponse de Montpellier, mais franchement je préférerais votre frère à Alger. Je puis l’adresser là encore à un de mes anciens camarades de séminaire, qui est à la tête d’une colonie agricole. Il ne va plus à Marseille, d’après une lettre que je reçois de lui; il m’écrit pour me donner son adresse, près de Lyon.

Adieu, ma fille. Je prêche une retraite aux professeurs des petits séminaires du diocèse, je parle quatre fois par jour et je suis fatigué. Que je voudrais, en offrant cette petite fatigue pour vous, soulager vos douleurs!

Notes et post-scriptum
1. Mme Rivier, morte en 1838, avait fondé, avec l'abbé Vernet, en 1796, à Thuyets dans le diocèse de Viviers, la congrégation de la Présentation de Marie, transférée à Bourg-Saint-Andéol, en 1819.