Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.334

18 sep 1853 Nîmes, GERMER_DURAND_EUGENE

Nouvelles des siens. – Sa tristesse n’est imputabie à personne de la maison. – Arrangements pour le nouvel exercice scolaire.

Informations générales
  • T1-334
  • 305
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.334
  • Orig.ms. ACR, AL 117; D'A., T.D. 34, n. 83, pp. 238-239.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 ENFANTS
    1 ETUDIANTS EN THEOLOGIE
    1 FETES DE MARIE
    1 MAITRES
    1 PROGRAMME SCOLAIRE
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 TRISTESSE
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 BENSA, ANTOINE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 DURAND, LOUIS
    2 FREDERIC OZANAM, BIENHEUREUX
    2 GERMER-DURAND, JEAN
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GOURJU, CLEMENT
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 OZANAM, MADAME FREDERIC
    2 ROUX-LAVERGNE, PIERRE-CELESTIN
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 FRANCE
    3 MARSEILLE
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • 18 sept[embre 18]53.
  • 18 sep 1853
  • Nîmes,
  • Monsieur
    Monsieur Germer-Durand
    rue d'Aguesseau, 21
    à Boulogne-sur-Seine, près Paris.
La lettre

Mon cher ami,

J’ai vu hier Mme Durand; Jean me quitte à l’instant. Je puis donc vous donner des nouvelles de votre nichée. Elle va bien. Merci de ce que votre bon coeur vous suggère pour moi. Si je suis un peu triste, tant pis pour moi! Mais la bonne supérieure a tort de vous attribuer ou à qui que ce soit des nôtres ma mine renfrognée. J’ai tort de la faire voir et j’en suis désolé[1]. Il est bon de souffrir, et aujourd’hui, jour de Notre-Dame des Sept-Douleurs, je lui ai demandé d’enfanter mes enfants comme elle sur le Calvaire.

Nous n’aurons que deux théologiens cette année[2]. Je pense que M. Bensa pourra se charger de quelques classes supplémentaires, et, en nous retournant, ce sera un professeur économisé, ce dont nous avons grand besoin. L’histoire est devenue si peu de chose dans l’enseignement universitaire que ce n’est pas la peine d’en parler. Si, parmi les maîtres très nombreux qui s’offrent tous les jours, j’en puis trouver un capable, je m’en contenterai. L’histoire me préoccupe peu; et puis, il me semble que parmi les sujets qui se présentent en si grand nombre, nous en trouverons bien quelqu’un de passable. Les élèves n’arrivent pas en masse cette année.

Adieu, cher ami. Tout à vous. Mille choses aux Messieurs de l’Univers, et en particulier à du Lac.

Pourriez-vous me dire en quelle partie du monde est Roux-Lavergne? Vous avez dû recevoir un exemplaire de Saint-Thomas.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Germer-Durand s'était rendu auprès de son père malade; le 11 septembre, il écrivait au P. d'Alzon:
<<J'ai vu hier la bonne mère Eugénie, étendue sur son brancard, souffrant peu, à ce qu'elle dit, mais en proie pourtant à une fièvre qui n'tait rien, je vous assure, à sa belle âme et à son intelligence supérieure. Nous avons longuement causé de l'Assomption de Nîmes et de vous. Je lui ai dit combien je vous trouve, depuis quelque temps, triste, souffrant, brisé. Après avoir longtemps cherché ensemble quelles pouvaient être les causes de cet état, après que je lui ai eu dit nos petites misères intérieures, qui ont bien pu y contribuer, nous sommes arrivés (ou plutôt elle m'a amené) à conclure, avec ce tact profond, cette délicate et sainte adresse que vous lui connaissez et sous le charme de la quelle je me range aussitôt qu'elle ouvre la bouche, elle m'a fait clairement voir que, si vous souffrez, c'est que nous vous laissions *trop seul, trop seul de coeur [de coeur,* souligné deux fois]. Malgré l'impuissance où je me sens, pour ma part, de vous donner ce que mon âme aride et sèche ne peut donner, puisqu'elle ne l'a pas, j'ai pris la résolution de le demander au bon Dieu, qui, touché peut-être de ma bonne intention, voudra bien encore une fois faire jaillir l'eau du rocher et du sable stérile. J'aurais plus d'espoir, cher Père, si vous vouliez bien joindre vos prières aux miennes dans ce but.
<<J'ai vu, il y a quelques jours, et j'irai voir bientôt nos Pères et nos Frères de Clichy. Ils sont là magnifiquement. Il était difficile de trouver un plus bel emplacement et pour le moment actuel et pour l'avenir. C'est l'avis de tout le monde et le mien, et je ne doute pas que ce soit le vôtre aussi, cher Père, quand vous l'aurez vu.On vous y attend pour le mois de novembre. Le P. Laurent prépare tout pour sa rentrée et pour votre visite un peu plus tard [...].
<>.
Frédéric Ozanam (1813-1853) était mort prématurément le 8 septembre à Marseille au retour d'un voyage à Florence, Pise et Sienne; c'était un ami du P. d'Alzon, et le fondateur avec M. Bailly des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul. C'est Ozanam qui avait proposé son ami Clément Gourju pour être professeur à Clichy. La veuve d'Ozanam fut fidèle à envoyer au P. d'Alzon, avec dédicace personnelle, les oeuvres posthumes de son mari. Les lettres d'Ozanam possédées par les archives de l'Assomption sont en cours de publication dans l'édition de la totalité de ses lettres, réalisée avec le concours de ses descendants.
2. Pour la Maison des hautes-études.