Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.336

19 sep 1853 [Nîmes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Prières pour sa guérison. – Il faut vouloir souffrir sans rien enfanter. – Son intention de se décharger sur le P. Brun de l’administration du collège. – L’union avec les Résurrectionistes est peu probable.- Prochaine ordination de l’abbé de Cabrières. – Causes de sa tristesse.

Informations générales
  • T1-336
  • 306
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.336
  • Orig.ms. ACR, AD 919; D'A., T.D. 21, n. 176, pp. 106-107.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 ECONOME DU COLLEGE
    1 GOUVERNEMENT DE LA CONGREGATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDINATIONS
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 REFORME DU COEUR
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 TRISTESSE
    2 BANCEL, CLARA
    2 BENIGNE, RECOLLET
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • lundi, 19 sept[embre 18]53.
  • 19 sep 1853
  • [Nîmes],
La lettre

Ma chère fille,

Je ne puis vous dire combien je prie pour vous ces jours-ci. Je voudrais que vous fussiez guérie et je n’ose pas trop le demander. Je suis convaincu que vous le serez, mais par un miracle. Je vous ai recommandée hier à Notre-Dame des Sept-Douleurs.

Je réclame aussi vos prières; demain nous entrons en retraite. Il me semble que Notre-Seigneur veut m’y faire quelques grâces. J’en ai comme le pressentiment et je veux chercher à me tenir sous sa main, pour me laisser pétrir comme il l’entendra. Hier, j’ai demandé à la Sainte Vierge de me rendre participant de cette douloureuse fécondité que son Fils lui accorda sur le Calvaire, et toutefois il faut vouloir souffrir sans rien enfanter, si telle est la volonté de Dieu.

Je veux examiner ces jours-ci si je ne ferai pas bien de me décharger un peu de l’administration de la maison sur le P. Brun, pour m’occuper un peu plus du soin général de l’ordre. Dans quelle proportion dois-je préparer cette transition? C’est ce que je veux examiner aux pieds de Notre-Seigneur.

Le P. Jérôme est ici. Nous nous convenons tous les jours davantage, mais son supérieur général en a conclu qu’il voulait le dégommer. Voilà des misères qui s’opposeront à la réussite de la réunion. Si je vais à Rome à la fin de novembre, peut-être renverserai-je ces difficultés.

Adieu, ma chère fille. Unissons-nous bien par la prière aux pieds de Notre- Seigneur et de la Sainte Vierge. Envoyez-moi quelques prospectus de votre maison. Je n’ai pas encore vu Mlle Bancel. J’ai promis de vous dire quelque chose. Voilà une heure que je cherche et je ne puis le trouver. Ah! voici: l’abbé de Cabrières est ordonné samedi. Il dira sa première messe le jeudi suivant, à cause de moi; il veut que je l’assiste[1]. Je crois que je le reprendrai. Il éprouve un peu la solitude et certaines infériorités de nature, dont il ne se rend pas bien compte. Cela le retournera de notre côté.

Adieu, encore une fois, et tout à vous, ma fille, du fond d’un coeur bien dévoué.

Je devais vous dire que dans sa retraite, l’abbé de Cabrières ne peut vous écrire, mais il le fera dès qu’il aura dit une messe pour vous.

Merci de ce que vous avez dit à M. Durand pour moi. Mais je ne pense pas que ma tristesse vienne en dernière analyse que d’un brisement, auquel Dieu veut me soumettre; les peines extérieures ne sont que des occasions. Peut-être me fais-je illusion. Je ne vous remercie pas moins de votre si bonne intention. Ce n’est pas du côté des créatures que j’ai besoin d’être soulagé, et, quoique je leur sois reconnaissant de ce qu’elles font pour moi, ce n’est pas de là que me peut venir le soulagement, si tant est qu’il doive venir.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé de Cabrières fut ordonné prêtre, le samedi 24 septembre, dans la chapelle de l'évêché; il célébra sa première messe à Cabrières, assisté du curé de la paroisse, l'abbé d'Everlange, et du P. Bénigne, restaurateur en France des Récollets; le jeudi suivant 29, ce fut une autre <> à l' Assomption.