Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.341

12 oct 1853 [Nîmes, ESCURES Comtesse

C’est par la communauté d’action pour le bien que l’on se rapproche le plus de Notre-Seigneur. – L’oeuvre des protestants grandit petitement.- De leur côté, les protestants s’agitent. – Il est triste que l’erreur ait plus de partisans zélés que la vérité. – Qu’elle prie pour se mettre un peu activement au service du Seigneur.

Informations générales
  • T1-341
  • 312
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.341
  • Orig.ms. ACR, AN 39; D'A., T.D. 38, n. 39, pp. 170-171.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA VERITE
    1 CONVERSIONS
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 EFFORT
    1 ENERGIE
    1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 GRANDS SEMINAIRES
    1 HERESIE
    1 INTOLERANCE
    1 PETITES PROTESTANTES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 SALUT DES AMES
    1 UNION DES COEURS
    2 SEYNES, MADAME DE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ARLES
    3 MIREMAN
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le] 12 octobre [18]53.
  • 12 oct 1853
  • [Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Amélie de Pélissier
    13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées.
    Paris .
La lettre

Je prêche une retraite au grand séminaire, ma chère fille, et j’ai regret de ne pas vous en avoir prévenue plus tôt. J’aurais voulu que vous eussiez pu offrir quelques mortifications et quelques prières, afin d’obtenir beaucoup de grâces pour les jeunes gens que je cherche à sanctifier. Il me semble que ce doit être cette communauté d’action pour le bien, dans le coeur de Notre-Seigneur, par où nous pouvons le plus nous rapprocher. Et puisque vous n’avez pas encore l’énergie d’agir par vous-même, en attendant que cette force vous vienne, priez un peu pour moi. Je vous donnerai une part de mon trésor, comme j’irai puiser dans le vôtre. Voilà mes dispositions, ma chère fille, en attendant qu’il plaise à Dieu de nous faire travailler tout près l’un de l’autre.

L’oeuvre des protestants grandit petitement, mais elle a fait un pas. Nous avons fait faire une abjuration à Mireman. Samedi, il est probable qu’on en fera une autre. On a enlevé quelques petites filles à une école protestante, du consentement de leur père. On fait beaucoup prier pour la conversion des protestants dans les écoles. Enfin, il y a une impulsion donnée. Dieu veuille qu’elle se développe! Ne viendrez-vous donc jamais y prendre part? Voilà que, de leur côté, les protestants s’agitent et se remuent d’une manière incroyable. A Arles, une certaine Mme de Seynes prêche les petites filles catholiques et en pervertit, à ce qu’il paraît, quelques-unes. Ne se trouvera-t-il donc jamais personne qui mette une bonne fois la main à l’oeuvre pour leur tenir tête? Dans cet état de choses, quelques âmes énergiquement dévouées pourraient faire des prodiges en toute liberté. On ne pourrait plus accuser les catholiques d’intolérance; ils ne font que repousser les attaques dont ils sont l’objet. Il est triste, cependant, que l’erreur ait plus de partisans zélés que la vérité.

Combien de fois cette lettre a été prise et quittée, c’est ce que je ne sais pas bien; en ce moment je ne m’appartiens pas. Ce que je sais seulement, c’est que j’ai une bien bonne fille, dont je voudrais, par la grâce de Dieu, faire une créature dévouée et résolue à entrer dans la voie des sacrifices qui lui sont demandés. Nous en reparlerons, du reste, dans un mois. J’irai à Paris, vers le 10 novembre. Encore un séminariste à confesser! Je m’arrête. Seulement, ma chère enfant, laissez-moi vous conjurer de demander à Notre-Seigneur toutes les grâces dont vous avez besoin pour vous mettre un peu activement à son service, si, comme je le crois, il veut faire quelque chose de vous.

Adieu, ma chère enfant. Tout à vous, avec la plus paternelle affection.

Vous ne me rendez plus compte de votre vie. Est-ce que vous ne faites plus rien? Je serais bien aise de savoir où vous en êtes pour vos pratiques.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1.<>* (P. Vailhé).