Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.344

27 oct 1853 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Trois jours passés à visiter le diocèse. – Nouvelles diverses. – Nombreuses oeuvres accomplies par une de ses tertiaires. – Il prêchera, à Paris, la retraite du Tiers-Ordre et aux enfants chaque fois qu’il ira les voir. – Il pressent une crise très forte et aurait besoin d’un directeur. – Aveux de l’abbé de Cabrières sur Saint-Sulpice.

Informations générales
  • T1-344
  • 314
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.344
  • Orig.ms. ACR, AD 924;D'A., T.D. 21, n. 181, p. 110.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLONIES AGRICOLES
    1 DIRECTION PASTORALE DU DIOCESE DE NIMES
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 REMEDES
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 AMBROISE, PERE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CONSTANT, MADAME
    2 DUPONT, LEON-PAPIN
    2 GASTEBOIS, MADAME DE
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LAURENT, CHARLES
    2 REVEILHE, MADAME
    2 ROUSSEAUX, MESDEMOISELLES
    2 SIBERT, BARON DE
    2 SOULAS, ANDRE
    2 VERONIQUE, SAINTE
    3 METZ
    3 MIREMAN
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PARIS
    3 ROME
    3 TOURS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 27 oct[obre 18]53.
  • 27 oct 1853
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Voici pourquoi vous n’avez pas de lettre de moi. Comme je n’étais pas assez occupé par une rentrée, Monseigneur m’a pris trois grands jours pour aller visiter dans le diocèse trois églises en construction. A la garde de Dieu, n’est-ce pas? C’est ce que je me dis et ce qui me fait un grand bien. La rentrée est un peu moins belle que l’an dernier. Mais si vous saviez tout ce que l’on répand contre nous? Enfin, Dieu soit loué de toutes choses!

Prenez donc de cette bienheureuse huile de M. Dupont[1]. Oh! si j’en pouvais fabriquer qui opérât un peu plus vite! Mais il paraît que Dieu aime que certaines choses se fassent lentement. J’ai à écrire aujourd’hui à Mme de Gastebois, je lui parlerai de votre protégé[2]. Je compte toujours partir le 10 novembre.

Merci de ce que vous nous proposez pour Mme Constant. Cela me paraît admirable. Croiriez-vous que j’ accepte avec joie votre proposition de se charger de ses dépenses?[3] Je deviens avare, surveillez-moi sur ce point. Il me semble que sans difficulté elle peut loger à la maison. Si vous en trouviez une pour Nîmes, vous me rendriez un bien grand service.

Il y a très longtemps que j’ai envoyé à M. Soulas les habits apportés par le P. Ambroise. Que je vous plains d’avoir une croix comme celle que vous avez envoyée chez M. Soulas! Je vous assure qu’il doit être très bien, parce qu’à côté des détenus, il y a une maison de providence et des Soeurs pour faire le ménage. Puisque vous avez entendu parler d’Evodie et de Prisca[4], je puis vous dire que j’ai un peu peur qu’ il n’y ait là de beaux projets et rien de plus.

Mme Réveilhe avec tous ses défauts, après avoir fondé une providence de 40 petites filles, s’occupe en ce moment d’une salle d’asile, raccommode tout le linge de notre petite communauté de Mireman et fait une foule d’autres bonnes oeuvres. C’est une femme pratique et j’ai peur que les élèves de Mme de F. et de M. G[erbet] ne soient que de belles théoriciennes. Enfin, nous verrons.

Je ne crois guère pouvoir prêcher la retraite à vos enfants, j’ai très peu de temps à rester à Paris, mais je prêcherai très volontiers la retraite du T[iers]-O[rdre]. Vous pourriez vous arranger pour la faire finir le lundi 21 novembre, jour de la Présentation. Il me semble que Dieu me donnera de pouvoir faire un peu de bien à ces tertiaires. Quant à vos enfants, je vous offre de leur prêcher toutes les fois que j’irai vous voir. Je ne pourrai rester longtemps à Paris cette année, si je veux aller à Rome au printemps prochain.

Je reprends l’abbé de Cabrières petit à petit. Je crois qu’il me revient peu à peu, mais c’est très lent.

Je ne me relirai pas et je vous dirai que vous devez bien faire prier pour moi. Je sens une crise très forte, et le P. Jérôme a beau dire que je ne puis avoir de directeur, j’aurais bien besoin de quelqu’un qui me dît positivement quelle ligne de vertu je dois suivre. Si vous avez quelques lumières là-dessus, donnez-les-moi. Vous me ferez un bien immense et je serai si heureux de vous le devoir.

Adieu, ma fille. Ma devise, depuis quelque temps, est cette parole de saint Jacques: Omne gaudium existimate, fratres carissimi, cum in tentationes varias incideritis[5].

Tout à vous, ma bien chère et aimée fille.

J’ai amené l’abbé de Cabrières à avouer qu’il n’y avait pas de saints sortis de Saint-S[ulpice], et que la piété y était dans la tête et point dans le coeur. C’est énorme que cet aveu spontané, fait avec sa nature si aimante.

Notes et post-scriptum
1.<> (1797-1876), dévot de la Sainte-Face, qui fit placer dans son salon, en 1851, une reproduction du voile de Véronique; on a estimé qu'en 25 ans, près de 50@.000 pèlerins défilèrent devant cette image, attirés par les propriétés miraculeuses attribuées à l'huile de la lampe qui brûlait devant elle.
2. Un magistrat en passe d'être nommé Conseiller à Metz, et que Mme de Gastebois pourrait recommander à M. Sibert.
3. A la place d'un traitement que le P. Laurent refuse, Mère M.-Eugénie lui offre comme lingère Mme Constant <>.
4. Evodie et Prisca des Rousseaux, amies de Mlle de Pélissier.5. Jc. 1,2.