Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.351

2 dec 1853 [Nîmes, ESCURES Comtesse

Il est disposé à lui faire du bien. – Ce qu’il a réellement promis à miss Stafford. – Diverses recommandations relatives à l’oeuvre pour les protestants.

Informations générales
  • T1-351
  • 321
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.351
  • Orig.ms. ACR AN 42, D'A., T.D. 38, n. 42, pp. 174-175.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 EFFORT
    1 ORGANISATIONS DE LAICS
    1 PENITENCES
    1 SALUT DES AMES
    1 VIE DE PRIERE
    2 ALEYRAC, MADAME D'
    2 ALMEIDA, MADAME D'
    2 GORHAM, MADAME
    2 STAFFORD, MISS
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le 2 décembre 1853].
  • 2 dec 1853
  • [Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Amélie de Pélissier
    13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées
    Paris
La lettre

Quoique je vous aie déjà dit un petit bonjour, ma chère fille, je ne veux pas tarder à répondre à votre lettre. Je crois que le bon Dieu veut que je vous fasse du bien, et que je m’y sens si fort porté par mon coeur que je ne vois pas pourquoi je ne profiterais pas de toutes vos bonnes dispositions.

Mais avant tout traitons une affaire. Miss Stafford a pris sous son bonnet que je lui ai promis de prendre Mme Gorham. J’ai commencé par lui dire qu’il fallait attendre, qu’il fallait examiner. Elle me demanda à brûle-pourpoint si je ferais Mme Gorham directrice. Je répondis qu’il fallait voir, que je ne promettais rien. Mme Gorham était là. Je ne répondis pas catégoriquement non, mais je dis que, vu la différence de langage, il fallait commencer par avoir d’autres personnes. Mme Gorham me remerciait, comme si tout était arrangé. Je lui fis observer qu’il n’y avait rien de fait et que je ne pouvais rien promettre; je lui témoignai seulement le désir de lui être utile. Voilà ce qui a fait tout l’enthousiasme de miss Stafford. Il faut aller plus sérieusement en pareille affaire, et je tiens qu’il importe de ne pas faire de faux pas.

Poussez vos demoiselles, ma chère enfant, et quand bien même Mme d’Almeida ne viendrait pas, arrivez-nous, dès que vous le croirez facile. Si le bon Dieu veut que je fasse du bien, ne faut-il pas que vous soyez un peu plus rapprochée de moi? Envoyez-moi, non pas vos comptes, mais un petit travail sur la manière dont vous pensez qu’il faudrait organiser notre oeuvre, pour qu’elle pût réussir. Je vous recommande également d’offrir à Notre-Seigneur quelques prières et mortifications pour la conversion d’un protestant, qui a une très belle fortune et qui sort de chez moi avec l’intention de faire bientôt son abjuration. Allons, ma bien aimée fille, un peu d’amour pour notre bon Jésus et une disposition un peu courageuse à lui offrir toute votre vie. J’oubliais de vous dire que vous avez très bien fait de vous poser si simplement avec Mme d’Aleyrac.

Il faut bien vous avouer que je me sens tous les jours devenir un peu plus votre père. Vous en avez besoin, pauvre petite, mais il me semble que vous serez contente de moi. Adieu. Je vous bénis et suis bien tout à vous en Notre-Seigneur.

2 décembre.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum