Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.354

11 dec 1853 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il lui donne son accord sur le caractère augustinien qu’on pourrait donner à l’Assomption. – Il a commencé une série de conférences sur et pour les protestants. – Ou’elle lui donne les renseignements utiles pour son frère. – Ses maux de dents lui causent des insomnies qu’il transforme en oraison.

Informations générales
  • T1-354
  • 325
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.354
  • Orig.ms. ACR, AD 929; D'A., T.D.21, n. 186, p. 113.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION
    1 AUGUSTIN
    1 COURS PUBLICS
    1 ORAISON
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 PROTESTANTISME
    1 SALUT DES AMES
    1 SYMPTOMES
    1 TIERS-ORDRES
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 MILLERET, LOUIS
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] dimanche, 11 déc[embre 18]53.
  • 11 dec 1853
  • [Nîmes,
La lettre

Je reçois à l’instant votre lettre, ma chère fille, et comme mon mal de dents me cloue dans ma chambre, je me hâte de vous dire que j’entre entièrement dans toutes vos idées, et je vous engage beaucoup à écrire au P. Jérôme. Vos idées sont parfaites, il les faut poursuivre.[1] Les Augustins ne peuvent, ce me semble, qu’en être heureux. Le bon Dieu est admirable. Je viens de prêcher une retraite. J’avais besoin d’avoir la tête libre le jour, et je ne souffrais que la nuit. A présent, je souffre la nuit et le jour.

Nous avons commencé ici un mouvement catholique pour attirer les protestants.[2] La ville s’émeut. Priez Dieu que je ne fasse pas d’imprudence.

Je ne puis absolument rien vous dire de mon voyage au mois de février. Mes Messieurs l’approuvent, mais si ma névralgie dure, je ne sais vraiment si je pourrais vous arriver. Je voulais vous parler encore de Monsieur votre frère. Dites-moi bien tout le pour et tout le contre, car je crois que sous bien des rapports la jeune personne en question pourrait aller, supposé que le genre de Soeur M[arie]-Emmanuel, quand elle est arrivée à Paris, ne vous parût pas trop commun; quant à la famille, c’est quelque chose de dix fois mieux. Monsieur votre frère, en dehors de sa place, aurait-il quelques capitaux sur le champ? Enfin campez-moi bien, afin que, si je puis vous être utile, je le sois comme vous savez que je le désire tant.

Il me semble que je serais assez bon, si j’avais le temps de prier. Quand je ne dors pas la nuit, je passe mon temps à offrir mon mal à Dieu et je puis compter cela pour oraison. Si j’ai rendu du ressort à votre coeur, je puis vous assurer que vous en avez rendu au mien.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre du 8 décembre, Mère M. Eugénie demandait au P. d'Alzon si l'on pouvait faire valoir auprès des Résurrectionistes l'esprit augustinien dont on pourrait marquer l'esprit de l'Assomption: en prenant la Règle de saint Augustin, en célébrant le propre augustinien, voire en exploitant l'existence du Tiers-Ordre augustinien et de la Confrérie de Notre-Dame de Consolation, et en demandant d'avoir part aux privilèges spirituels de l'ordre augustinien.
2. Série de conférences données à la cathédrale le lundi.