Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.364

1 jan 1854 [Nîmes, BARAGNON_NUMA

Il lui écrit avec trop de phrases. – Pour lui donner des conseils, il faudrait savoir ce qu’il fait. – Bénédiction de père et d’ami pour 1854.

Informations générales
  • T1-364
  • 331
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.364
  • Orig.ms. ACR, AL 2; D'A., T.D. 34, n. 2, pp. 136-137.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    2 BES DE BERC, LUDOVIC
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • début janvier 1854].
  • 1 jan 1854
  • [Nîmes,
La lettre

Mon cher enfant,

De Berc[1] m’écrit, me dit qu’il a changé de logis, ne m’indique pas son nouveau réceptacle. Je lui réponds sous votre couvert. Vous lui ferez payer le port de lettre, et vive l’économie! Vous m’écrivez avec trop de phrases, cher Monsieur[2]. Cela sent trop le jour de l’an. Rendez-moi donc mon cher Numa, qui pleurait sur mon épaule en me quittant. C’est celui-là que j’aime de tout mon coeur.

Il est bien vrai que j’ai un peu à faire et qu’il faut prendre sur mon sommeil pour avoir le temps de vous écrire. Mais je ne m’en plains pas le moins du monde: il est si bon de causer un peu en famille. Savez-vous que, pour vous donner des conseils, il faut savoir ce que vous faites, et vous ne m’en dites rien. A quelle heure vous levez-vous? Priez-vous Dieu? Qui voyez-vous? Ne faites-vous pas quelques petites folies? Et si vous en faites, les réparez-vous? Vous fait-on bien enrager? Travaillez-vous? Dans quelles maisons allez-vous? Voyez, que de choses je veux savoir! Il faut me répondre au plus tôt et faire quelques pages de mémoires. Je vous assure que j’y tiens. Voici ce que vous ferez. Un soir, après dîner, vous prendrez une tasse de café, vous ferez bon feu, vous prendrez votre plume et vous passerez votre soirée à m’écrire.

Adieu, mon bon enfant. En échange de tous vos voeux, je vous envoie une bénédiction de père et d’ami pour toute l’année 1854. Adieu, adieu, et soyez toujours bon.

Je ne me relis pas.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ludovic Bès de Berc, ancien élève de l'Assomption devenu par la suite docteur médecin..
2. Le P. d'Alzon plaisante, un ancien élève ne peut être qu'un ami.