Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.366

4 jan 1854 [Nîmes, ESCURES Comtesse

Quand il ne répond pas de suite, il risque de ne pas répondre. – Entre autres conseils, qu’elle fuie la rêverie. – Il lui demande une neuvaine à ses intentions.

Informations générales
  • T1-366
  • 333
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.366
  • Orig.ms. ACR, AN 45; D'A., T.D. 38, n. 45, pp. 179-180.
Informations détaillées
  • 1 BONNES OEUVRES DES LAICS
    1 CHEMIN DE LA CROIX
    1 EFFORT
    1 EPREUVES
    1 NEUVAINES DE PRIERES ET DE PENITENCES
    1 OUBLI DE SOI
    1 PENITENCES
    1 PRIERE LES BRAS EN CROIX
    1 PROTESTANTISME
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFORME DU COEUR
    1 REVE
    1 SAINTE COMMUNION
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 ALLIES, THOMAS
    2 COCHIN, AUGUSTIN
    2 DUQUESNAY, ALFRED
    2 GOLDSMITH
    2 NICOLAS, AUGUSTE
    2 POLLEN, JOHN
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
  • ESCURES Comtesse
  • le] mercredi 4 janvier 1854.
  • 4 jan 1854
  • [Nîmes,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle de Pélissier
    13, avenue Marbeuf, près les Champs Elysées
    Paris
La lettre

Quoique je vous aie écrit, il y a quelques jours seulement,je veux vous montrer, ma chère Amélie, que je suis sensible à vos bons reproches. J’aime beaucoup que l’on m’en fasse ainsi; mais c’est un malheur pour moi, quand je ne réponds pas immédiatement après avoir lu une lettre; il me faut ensuite passer des nuits pour me mettre au courant.

Mes enfants sont en retraite, j’attends un Anglais protestant converti[1]; n’importe! je veux vous dire quelques paroles de coeur et d’encouragement. D’abord ne vous tracassez pas trop pour votre imprudence, si réellement il y avait utilité de santé. Dans ces cas-là, on élève son coeur à Dieu et l’on ne se tourmente pas trop. Je vous autorise à faire pour la layette, comme vous me dites. Tant mieux que M. Duq[uesnay] prenne à coeur le T[iers-] O[rdre], car je désire bien qu’il se développe.

Pour vous, ma bonne enfant, je vous conjure de réfléchir à tout ce que Notre-Seigneur vous demande en fait d’esprit de sacrifice et de dévouement. Il me semble qu’il ne doit pas y avoir de bornes à vos dispositions et que, chaque jour, vous devez faire des efforts pour tendre un peu plus haut. Si Dieu vous le demande, pourquoi le lui refuser? Ce que je vous recommande surtout, c’est de fuir la rêverie. Arrangez-vous pour n’avoir jamais le temps de rêver; priez, cela vaut beaucoup mieux, mais priez surtout dans la sécheresse; priez, afin de devenir une personne unie à Jésus-Christ dans la bonne comme dans la mauvaise fortune de coeur. Si vous comprenez bien cette science de la prière, vous deviendrez bien vite bonne. Vous ne me parlez plus ni de vos épreuves, ni de vos mortifications, ni de vos bonnes oeuvres; entrez, je vous prie, un peu dans le détail pour tout cela.

Veuillez, je vous prie, faire une neuvaine à mon intention. Vous réciterez chaque jour cinq Pater et cinq Ave, les bras en croix; vous ferez la communion à mon intention, les 1er, 5e et 9e jours, trois fois le chemin de la croix, et, chaque jour, une mortification. Je m’en rapporte à votre générosité.

Adieu, ma chère fille. Quand vous verrez M. Goldsmith[2], dites-lui que j’ai reçu de mon mieux le Dr Pollen[3]. Souhaitez une bonne santé de ma part à Mme d’Almeida, et écrivez-moi deux mots sur les Petites Soeurs des Pauvres. Votre père.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le Dr. J.-H. Pollen, anglican converti du mouvement d'Oxford.
2. Tertiaire de l'Assomption, en relation avec l'Angleterre.
3. Ce personnage avait été recommandé par le Dr Allies, que le P. d'Alzon avait rencontré à Paris, en 1845, avant sa conversion *(Lettres* II, pp.522-526), et auquel il avait fait, en 1853, par l'intermédiaire de M. Goldsmith, la proposition si aimable et généreuse de sa part de faire élever un de ses enfants à Nîmes>>.
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Le Dr J.-H Pollen, ainsi recommandé fut donc reçu à Nîmes par le P. d'Alzon, et de Rome, il lui écrira, sur sa demande, deux lettres datées des 10 mars et 4 avril, relatives à *l'éducation du clergé anglican.* Ces lettres furent publiées dans le n. de juillet 1854 de *la Revue de l'enseignement chrétien* (III, pp. 385-397), et reprises, en septembre, dans les *Annales catholiques de Genève* (p.259-270).