Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.388

• T1-388
• 353
• Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.388
• Orig.ms. ACR, AD 934; D'A., T.D. 21, n.201, p. 121.

• 1 ACTES MEDICAUX
  1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  1 UNION DES COEURS
  2 GOURAUD, HENRI
  2 SIMON DE CYRENE
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le] 12 févr[ier 18]54.
• 12 feb 1854
• [Nîmes,

Depuis que j’ai appris que votre opération était faite[1], il n’y a pas de moment où je ne revienne à me rendre compte de l’état où vous devez être. Vendredi dernier, à peu près au moment où l’on devait la commencer, je me reprochais de n’avoir pas demandé à Dieu de m’envoyer ce vilain mal, à votre place, et je n’aurais pas hésité un instant, vous n’en doutez pas, à dire à Dieu de me substituer à vous, si je n’avais pas été retenu par le sentiment qu’il y avait quelque chose que Notre-Seigneur voulait de vous, et non pas d’une autre. Car autrement, ma fille, vous pouvez bien prier notre bon Maître de mettre sur moi ce qu’il lui plaira de vos maux: vous savez avec quel bonheur je serai votre Simon de Cyrène.

Je demande sans cesse à Notre-Seigneur qu’il vous fasse profiter de cette épreuve. Vos Soeurs vous laisseront un peu de calme, ces jours-ci; profitez-en, si la fièvre vous le permet, pour vous tenir entièrement victime sous la main de notre bon Maître. J’espère que vous voudrez bien me faire donner tous les jours de vos nouvelles.

Adieu, ma chère enfant. Je ne sais si je dois vous écrire longuement, de peur de vous fatiguer. Je vais attendre quelques jours avant de vous parler d’affaires, mais je ne serais pas content si je ne vous disais pas combien je pense à ma chère fille.