Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.415

27 apr 1854 Nîmes, COMBIE_MARIE-Catherine ra

Puisqu’elle est engagée, il ne faut plus reculer. – Une jeune personne qui le veut est capable de vaincre l’inconstance de son âge. – Appelée à devenir une sainte, elle passera par la croix. – La sévérité de sa lettre veut honorer le sentiment de dévouement que Dieu a placé au fond de son coeur.

Informations générales
  • T1-415
  • 377
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.415
  • Orig.ms. AC R.A., D'A., T.D. 35, n. 2, p. 20-21.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CONTRARIETES
    1 EPREUVES
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 HUMILITE
    1 INCONSTANCE
    1 JESUS CHRIST VIE DU RELIGIEUX
    1 LUTTE CONTRE LA TENTATION
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 PAUL, SAINT
  • A MADEMOISELLE LOUISE COMBIE
  • COMBIE_MARIE-Catherine ra
  • le 27 avril 1854.
  • 27 apr 1854
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Vous voulez donc une réponse par écrit, ma chère fille[1], je vous la donnerai bien volontiers et je commencerai par vous dire que, puisque Notre-Seigneur veut que je vous fasse un peu de bien, il faut que, de quelque façon que nous nous entendions, nous cherchions à avancer sans cesse vers lui. Du reste, je ne suis pas fâché de mettre ici tout ce que je vous ai répété si souvent. Vous êtes engagée, il ne faut plus reculer. Peut-être l’enthousiasme des commencements s’apaisera-t-il, peut- être même fera-t-il place à un peu de découragement. Ce sera le moment de la lutte, et, par la grâce de Dieu, vous en sortirez victorieuse. L’essentiel est que vous vous rappeliez bien que vous ne vous appartenez plus, et que vous êtes toute à notre bon Maître.

Vous me dites que vous vous sentez portée à un peu d’inconstance. Cela n’a rien d’étonnant; mais une jeune personne qui veut, vient à bout de cette inconstance, la terrasse et prouve à Dieu qu’elle veut briser les obstacles placés entre elle et lui. Est-ce que vous ne sentez pas qu’il est bon de lutter, quoique cela soit quelquefois pénible? Dieu, si je ne me trompe, veut vous faire passer par quelques épreuves et la perfection chrétienne est à ce prix. Je lui montrerai ce qu’il faut qu’il souffre pour mon nom[2], disait Notre-Seigneur de saint Paul. Si, comme je l’espère, vous êtes appelée à devenir une sainte, il faudra vous attendre à bien des humiliations, bien des croix, bien des douleurs, bien des ennuis. Cette voie est dure, mais c’est la plus sûre.

Cette lettre est un peu sévère, et vous n’en avez pas souvent reçu de ce style. Cependant, ma bonne Louise, je pense que vous y reconnaissez un accent qui répond au fond de votre âme, et à un sentiment de dévouement et de sacrifice que Dieu a placé au fond de votre coeur, et dont la flamme a besoin de souffrance comme d’un aliment. Entrez, entrez dans cette belle voie royale de la croix. Jésus est au bout qui vous attend pour être votre couronne, votre guide, votre ami, votre tout.

Adieu, ma fille, je vous envoie du fond du coeur une bénédiction de vrai père.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Louise Combié, très dévouée avec sa soeur Juliette au P. d'Alzon, deviendra Religieuse de l'Assomption en 1855, sous le nom de soeur Marie- Catherine du Précieux sang.2. Ac 9,16.