Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.427

17 may 1854 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Son voyage à Paris lui paraît difficile pour le mois de juin. Il aurait plus de temps pendant les vacances et serait plus à l’aise pour voir ses religieux.

Informations générales
  • T1-427
  • 391
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.427
  • Orig.ms. ACR, AD 30; D'A., T.D. 21, n. 222, pp. 131-132.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 CONSTITUTIONS DE 1855
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SYMPTOMES
    1 VACANCES
    1 VOYAGES
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MIREMAN
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 17 mai 1854.
  • 17 may 1854
  • Nîmes,
La lettre

J’étais si fatigué hier, ma chère fille, que je ne sais pas bien précisément ce que je vous ai dit. Je tenais à vous dire que je n’avais absolument aucun sujet de mécontentement à votre égard, que je trouvais toujours le plus grand repos auprès de votre souvenir, que j’aurais bien voulu être à Paris, et puis je mourais de fatigue. Voici ce que je pense. Si [je] vais à Paris le 19 juin, j’en devrai repartir, au plus tard, le 10 juillet. D’autre part, il me semble que, cette année, je puis laisser un peu plus Mireman, et alors, j’aurai plus de temps pendant les vacances. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que je diffère jusqu’au mois de septembre? Décidez, je l’aime mieux. Je voudrais que vous me crussiez à vos ordres, toutes les fois que je le puis. Clichy ne me préoccupe pas. Je ne m’y crois pas très nécessaire, et peut-être y ferai- je plus de bien, quand des religieux moins occupés pourront songer un peu plus à leur sanctification(1).

Bâtir cette année, j’y renonce, puisque je n’ai pas de fonds. Ne vous préoccupez pas des Constitutions. Vous savez bien que je tiens à aller très lentement et que je ne ferai rien sans vous consulter. Quelle fille vous êtes! Mais pouvez-vous donc supposer que je fasse quelque chose d’important sans vous?

Adieu, ma fille, je vous bénis du fond du coeur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Au reçu de cette lettre, Mère M.-Eugénie écrit le 20 mai: "Pour moi, mon cher Père, votre présence à Paris pendant les vacances me suffirait tout à fait et vous nous prêcheriez la retraite à la fin; mais pour Clichy je crains que les parents ne soient pas contents de ne vous avoir pas vu de toute l'année. [...] Dans cette maison, on vous prend comme Congrégation et non comme M. d'Alzon seulement, ainsi qu'on fait à Nîmes; c'est un avantage pour les vôtres. [...] Je conclus donc qu'aussitôt vos rougeoles finies, il faudrait obtenir de Monseigneur qu'il vous laissat venir [...] Les processions le regardent plus que vous; il me semble que vous devriez respectueusement et *fermement* lui dire qu'il ne vous est pas possible de rester dans le mois de juin, à moins que, vous donnant de bons sujets, il vous dédommage du tort que souffrirait votre maison de Paris. Si vous pouviez ensuite passer les vacances avec quelques-uns de vos Pères à Clichy, je crois que ce serait une bonne chose pour l'esprit religieux des vôtres".