Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.447

16 jul 1854 [Vichy, COMBIE_MARIE-Catherine ra

Il est convaincu que Dieu attend d’elle une très haute sainteté. – Quoique assez ennuyeux, son séjour à Vichy lui est profitable.

Informations générales
  • T1-447
  • 414
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.447
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 3, p. 22.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 BONTE
    1 DIVIN MAITRE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 GRAVITE
    1 HUMILITE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 PRATIQUE RELIGIEUSE DES LAICS
    1 SAINTETE
    1 SYMPTOMES
    1 VOCATION
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    3 VICHY
  • A MADEMOISELLE LOUISE COMBIE
  • COMBIE_MARIE-Catherine ra
  • le 16 juillet 1854]. vers
  • 16 jul 1854
  • [Vichy,
La lettre

Expliquez-moi, ma chère Louise, comment je serais si disposé à vous gâter. Vous êtes un peu, pour moi, comme ces enfants venus les derniers; on s’y attache d’autant plus qu’on les attendait moins. Peut-être y a-t-il un autre motif qui plaît davantage à Notre-Seigneur. Je crois, et c’est ma conviction très profonde, que ce bon Maître attend de vous une très haute sainteté. Pour cela il faut faire table rase, enlever bien des défauts, bien de la fierté, un peu de moquerie, mettre à la place de l’humilité, de la bienveillance, de … Mon Dieu, que de choses à mettre, et si vous saviez combien je désire que tout cela soit vite mis! Quelquefois il me semble que je ne le verrai pas, en ce monde du moins. Mais qu’importe si de là-haut je vois mon enfant dilater son coeur, pour y mettre un amour plus grand pour Notre-Seigneur et marcher dans cette voie d’immolation, qui, je crois, est la sienne! Voilà des idées un peu sombres, mon enfant, et je ne sais si elles vont à une jeune personne de vingt-cinq ans. C’est votre faute, voyez-vous, pourquoi m’avez-vous pris pour père?

La vie que vous menez est très sérieuse, en effet. Celle des baigneurs de Vichy ne l’est pas moins. Mais ce qui me frappe, c’est l’étonnante quantité d’hommes qui fréquentent l’église et même les sacrements. C’est très consolant en vérité. Quant à moi, il me semble que ce séjour, en dernière analyse assez ennuyeux, m’est très bon. Je prie assez Notre-Seigneur et je tâche de me tenir sous sa main autant que possible. Faites de même et mieux encore, mais souvenez-vous que notre bon Maître veut prendre pour lui dans votre coeur tout ce qu’il y a de plus délicat. C’est une affaire intime entre vous et lui.

Ma tête n’en veut plus, quoique mon coeur voulût bien bavarder encore. Adieu, mon enfant.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum