Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.452

20 jul 1854 Vichy, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Bien qu’il doive prolonger son séjour à Vichy et passer par Moulins, il se rendra à Paris le plus tôt possible – Son séjour à Vichy lui aura fait plus de bien à l’âme qu’au corps.

Informations générales
  • T1-452
  • 420
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.452
  • Orig.ms. ACR, AD 42; D'A., T.D. 21, n. 239, p. 138.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 CURES D'EAUX
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 MARIAGE
    1 ULTRAMONTANISME
    2 DREUX-BREZE, PIERRE-SIMON DE
    2 GOURAUD, HENRI
    2 MERCEY, DE
    2 MERCEY, MADAME DE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MOULINS
    3 PARIS
    3 ROME
    3 VICHY
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 20 juillet 1854.
  • 20 jul 1854
  • Vichy,
La lettre

Je suis tout prêt à faire le mariage que vous me proposez, ma chère fille; seulement je ne sais si je serai à Paris le jour que vous m’indiquez[1]. Si cela presse d’une manière absolue, écrivez-moi un mot; sinon je pense n’arriver à Paris que jeudi matin, c’est-à-dire dans huit jours. Les bains me font un grand bien. Peut-être serait-il mal de ne pas prolonger, comme me l’indique mon médecin sur la proposition de M. Gouraud. Je compte partir de Vichy mardi, mon bain une fois pris. Il faut absolument que je passe quelques heures à Moulins, chez l’évêque[2]; j’en repartirai mercredi soir de façon à arriver jeudi matin à Paris.

Il me semble que le voyage de Vichy m’aura fait encore plus de bien à l’âme qu’au corps. Il me semble que je m’y suis beaucoup occupé de mes affaires devant Dieu et qu’il en résultera quelque bien. Le temps que j’ai perdu m’épouvante, et, rassurez-vous, ce n’est pas ce que je n’ai pas fait qui m’effraye, mais la manière dont j’ai fait. Je désire bien que cela me serve pour l’avenir.

Il est convenu que, s’il y a urgence, je serai immédiatement aux ordres de Madame de Mercey, sinon, jeudi prochain et les jours suivants, je mets tout à sa disposition.

Adieu, ma fille. Tout vôtre avec un grand désir de vous revoir.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il s'agit de régulariser un mariage entre M. et Mme de Mercey laquelle était d'origine protestante et désirait depuis sa conversion être mariée à l'église. Le mariage était prévu à Clichy, dans une certaine intimité pour le samedi 22 ou le lundi 24.
2. Pierre-Simon Louis-Marie de Dreux-Brézé (1811-1893), créé évêque le 7 janvier 1850, ancien compagnon d'études du P. d'Alzon, soit à Paris, soit à Rome. Il fut l'un des plus ardents ultramontains de l'épiscopat français. En 1854, il promulgue de nouveaux statuts diocésains portant que tout prêtre qui ferait appel près de l'autorité civile d'une décision épiscopale serait *ipso facto* excommunié, ce qui lui valut, en 1857, d'être poursuivi devant le Conseil d'Etat, à la demande de quelques uns de ses prêtres.