Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.462

15 sep 1854 [Lavagnac, COMBIE_MARIE-Catherine ra

Si elle pense à la vie religieuse, qu’elle aille, si le Seigneur le veut vers une vie de victime immolée pour son amour.

Informations générales
  • T1-462
  • 430
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.462
  • Orig.ms. AC R.A., D'A., T.D. 35, n. 5, p. 24.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ADORATION
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DETACHEMENT
    1 EPREUVES
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PERSEVERANCE
    1 REFORME DU COEUR
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOCATION
    1 VOIE UNITIVE
  • A MADEMOISELLE LOUISE COMBIE
  • COMBIE_MARIE-Catherine ra
  • le 15 septembre 1854]. vers
  • 15 sep 1854
  • [Lavagnac,
  • Pour L[ouise] C[ombié].
La lettre

Je prends comme malgré moi la plume, ma fille, pour vous dire que je me sens pressé de vous faire connaître de ce que Notre-Seigneur me paraît demander de vous.

Vous vous sentez appelée à la vie religieuse, me disiez-vous. Eh bien! si cela est, Notre-Seigneur vous veut dans une vie de victime immolée, sacrifiée pour lui, pour son amour. Ce que seront les épreuves par où il vous fera passer, lui seul le sait. Je présume qu’elles seront grandes et que vous aurez à surmonter d’immenses répugnances. Voudrez-vous aller jusqu’au bout? Aurez-vous la force d’entrer dans une voie, où vous devrez tout refuser à la nature, laisser déchirer votre coeur pour le purifier, vaincre vos sens, faire de votre corps un ennemi auquel vous ne laisserez aucun repos? Voudrez-vous prendre pour rendez-vous de votre union avec Jésus-Christ sa croix, pour ornements ses clous et sa couronne d’épines? Voulez-vous avoir faim et soif de ses souffrances? Voyez et réfléchissez.

Ces lignes vous seront remises le jour de Notre-Dame des Sept Douleurs. Invoquez-la et réfléchissez, d’ici à ce que je vous voie[1]. Ce sera mardi ou mercredi, car s’il n’y a pas de réunion à la Calade, vous pourrez venir me voir le lendemain.

Adieu et soyez tout ce que Notre-Seigneur veut de vous.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sous l'énergique vocable d'anéantissement ou d'immolation, c'est en fait l'esprit d'adoration et d'adoration expiatrice qui est recommandé fermement par le P. d'Alzon à ses jeunes dirigées, lorsqu'il les en croit capables; mais cet esprit d'adoration expiatrice débouche pour lui sur la prière et le zèle apostolique. Ainsi en est-il de l'Eucharistie, mémorial de la Passion de l'Agneau immolé - pour le salut du monde, - et de la Vierge Marie, <> et Mère de l'Eglise, parce que Mère des Douleurs au pied de la croix. Par là, le P. d'Alzon prend une place, sinon originale, du moins plus affirmée, dans ce courant spirituel de réparation et d'expiation centré sur l'Eucharistie et qui fait apparaître, au XIXe siècle, dans l'Eglise, de nouvelles Congrégations composées de réparatrices ou de victimes