Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.464

16 sep 1854 [Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Dieu nous demande de communiquer aux nôtres en surabondance la vie de foi, pour qu’apparaisse en eux l’esprit de Jésus-Christ, dans le don absolu d’eux-mêmes. – La Vierge des Douleurs peut nous obtenir d’être fidèles à nos devoirs envers nos Congrégations, quoi qu’il en coûte.

Informations générales
  • T1-464
  • 432
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.464
  • Orig.ms. ACR, AD 951; D'A., T.D. 21, n. 246, p. 142.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DES RELIGIEUX
    1 ASSOMPTION
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 EFFORT
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 ESPRIT GENEREUX A L'ASSOMPTION
    1 MARIE NOTRE MERE
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
    2 PRIVAT, DOCTEUR
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 16 sept[embre 18]54.
  • 16 sep 1854
  • [Lavagnac,
La lettre

Pourquoi est-ce que je prends la plume, ma chère fille? Ce n’est pas précisément pour vous, mais pour vos filles. Il me semble que nous avons à nous reprocher de ne pas communiquer assez cette surabondance de la vie de foi, qui surnaturaliserait tous nos actes, si nous le voulions bien. La vie de la foi plus forte en nous rendrait, il me semble, notre puissance dans le bien mille fois plus grande. Nous ne ferions pas plus, mais nous ferions tellement mieux que l’on sentirait l’esprit de Jésus-Christ passer au travers de toutes nos paroles, de tous nos actes, que nous ne ferions rien qui ne portât coup. Dieu nous demande ces choses; mais, chère fille, il veut que nous devenions bois sec, afin qu’il y mette plus facilement le feu.

En réfléchissant sur les miens, je cherche à me rendre compte de ce qui me manque et [de] ce qui leur manque; et, en pensant à vous et aux vôtres, – ce qui ne se sépare pas dans ma pensée de ce qui me touche le plus près, il me semble qu’il peut leur manquer une certaine générosité dans le don absolu de soi, comme épouses de Jésus-Christ, et le meilleur moyen de le leur communiquer est cette vie de la foi, qui leur rend présentes leurs obligations envers Jésus-Christ, les grâces qui leur sont faites, en un mot le sacrifice de la vie humaine et l’effort pour entrer dans toutes les épreuves et les immolations de la vie divine. Voilà ce qui me vient en priant Dieu pour notre oeuvre. Il me paraît que je rencontre juste, et c’est pour cela que je vous en fais part. Veuillez demander à Soeur Eugénie de Jésus si elle est plus charitable, et lui dire que je vous ai recommandé de lui faire donner quelques coups de discipline sur les doigts, si son orgueil se montrait encore dans ses mauvais jugements.

Fête de N.-D. des Sept-Douleurs

[17 septembre]

J’ai bien prié pour nous deux la Sainte Vierge de nous accorder cette science et cet amour de la douleur, qui rendit Marie, au pied de la croix, mère de tous les hommes. Il me semble que rien ne nous est plus nécessaire pour remplir nos devoirs envers nos Congrégations. Je vous souhaite, ma fille, cette sainte et douloureuse fécondité de Marie. Vous savez à quel prix elle l’a obtenue, et il est dans l’ordre de Dieu que vous y participiez selon les vues de Notre-Seigneur sur votre coeur. Ces réflexions, je me les applique aussi, car, sur ce point, il y a, en quelque sorte identité de devoirs[1].

18 [septembre]

Je suis aujourd’hui un peu fatigué et je ferme cette lettre sans me relire, Adieu, ma fille.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est en ce jour de Notre-Dame des Sept Douleurs que le P. d'Alzon commence un cahier intitulé: *Notes particulières de quelques impressions.* Ces notes (BI 10-12) ont été publiées dans les *Ecrits spirituels* pp. 815- 820, 825-829, 840. La première de ces notes est datée du 17 septembre 1854 et la dernière du 21 janvier 1874, mais l'ensemble ne couvre qu'une quinzaine de pages du cahier. Ces notes s'éclairent à la lecture des lettres du P. d'Alzon. Voici ce qu'il écrit le jour de la fête de Notre Dame des Sept Douleurs:
<>.
Lorsque, dans ses *Impressions,* le P. d'Alzon parle de son état de santé, <>, de <>, il ne faut pas oublier le rapport du docteur Privat, et on doit relever les résolutions qu'il prend:
<>.